ALM : Vous avez vécu en direct l'amour du public marocain pour le cinéma indien à la place Jamaâ El Fna. Qu'est-ce que cela vous inspire ? Boman Irani : Vous savez, c'est une culture, c'est une langue et des personnes différentes. C'est aussi un public qui ne sait rien de moi mais qui m'aime, alors je ne sais pas comment expliquer cela ! Tout simplement, c'est la force de tout ce qui est pur. Cela est reflété par le cinéma qui tente d'amener avec succès la joie dans nos vies. Il est vrai que nous faisons de l'argent et devenons célèbres, mais ce qui importe le plus c'est l'amour. C'est indéfinissable ! Je suis ému et reconnaissant. Ces gens-là ont une idée de mes films, ils apprennent mes répliques. Cela prouve que nous faisons bien notre travail puisqu'il arrive à toucher les autres. Des anecdotes lors du tournage de «Happy New Year» ? Je connais la réalisatrice Farah Khan depuis onze ans. J'ai fait avec elle un film, «Main Hoon Na». C'était une bonne idée. Elle travaille aussi avec Shah Rukh Khan et Deepika Padukone. Alors lorsque nous travaillons ensemble, on forme une famille. Pour «Happy New Year», nous avons travaillé pendant cent quarante jours, c'est une longue durée de shooting. Si cette équipe n'était pas unie, on n'aurait pas pu tenir jusqu'à la fin. Nous mangions, passions du temps ensemble, nous nous amusions bien et nous nous aimions. Chacun taquinait l'autre. Et le dernier jour du tournage, nous pensions à ces beaux moments au point d'en pleurer. Comment avez-vous forgé votre célébrité ? Vous savez, je ne suis pas un héros, j'ai 55 ans et je ne joue pas de rôles romantiques. Et pourtant je suis devenu acteur parce que j'aime jouer et non pas pour devenir célèbre. La notoriété est une chose et le professionnalisme en est une autre. D'ailleurs lorsque nous sommes dans un studio, nous ne sommes pas célèbres mais professionnels. La notoriété peut disparaître d'un jour à l'autre. Ce qui importe c'est d'être performant. Quel rôle peut refléter votre charisme ? Cela échappe à mon contrôle. Lorsqu'un acteur se voit soumettre un scénario, il juge de sa capacité de jouer un rôle. Etre acteur, c'est être au service du film et de son réalisateur. Pour ma part, j'aime être au service de l'histoire du film. Alors quel que soit le rôle, on sert bien cette intrigue quand on l'apprécie vivement. Je veux de bonnes histoires pour bien les servir. Comment avez-vous exploité votre expérience en photographie et dans le théâtre pour vous en servir dans le cinéma ? Bonne question ! Lorsqu'on est photographe, on apprend à propos de la lumière, la caméra, l'angle, etc. Donc la technique est là. Elle fait partie du système de l'acteur. Quant au théâtre, il vous apprend la discipline. Alors quand je joue au cinéma, je m'imagine sur les planches. Dans le studio, je prends le réalisateur et l'équipe du film pour un public. Et en tant qu'acteur j'apprends tous les jours. Des projets ? Le film «PK» du réalisateur Rajkumar Hirani sera lancé dans deux semaines. Je joue aux côtés d'Anushka Sharma. J'ai participé à tous les films de ce réalisateur que j'apprécie beaucoup. C'est aussi mon meilleur ami. Un dernier mot ? C'est un privilège d'être invité au FIFM. J'y étais traité avec dignité, c'est comme si j'étais une personne assez spéciale. Et je me sens extrêmement fier en tant qu'acteur en dehors de mon pays puisque j'en suis l'ambassadeur. Je remercie le FIFM de m'avoir fait cet honneur !