Nous sommes à douar El Mghizrate, commune rurale Aïn El Hjar, circonscription d'El Aïoun Sidi Mellouk, à une soixantaine de kilomètres à l'ouest de la ville d'Oujda. Tous les habitants sont, le soir de ce jeudi 16 octobre 2014, en émoi. Ils n'arrivent pas à accepter ce qui est arrivé dans leur douar : Une fille de vingt-huit ans a disparu de chez elle. Etrange! Tout le monde est certain qu'elle n'a pas fugué surtout qu'elle va bientôt célébrer sa nuit de noces. Tous les jeunes du douar se lancent à sa recherche. Ils passent toute la nuit à ratisser les quatre coins du douar. Mais en vain. Ils ne la trouvent pas. Le matin du vendredi 17 octobre, la famille de la jeune fille se rend chez les gendarmes d'El Aïoun Sidi Mellouk et dépose «une demande de recherche en faveur de la famille». Les investigations commencent. Seulement, quelques heures plus tard, les enquêteurs apprennent que la jeune fille a été retrouvée, dans un état lamentable, jetée juste à côté du domicile de sa sœur à Oujda ! Qui l'a conduite de son douar au centre-ville de la capitale de la région orientale? Où a-t-elle passé la nuit ? Les gendarmes chargés de l'affaire se mobilisent pour arriver au service des Urgences de l'hôpital El Farabi où la jeune fille est alitée pour se faire soigner. Le médecin-chef leur permet de recueillir ses déclarations puisqu'elle peut encore parler. À son chevet, les limiers notent ses déclarations. Elle leur explique qu'elle a été chez elle, le soir de sa disparition. C'est là qu'elle a été surprise par trois jeunes hommes, armés de couteaux, qui l'ont kidnappée. Ils l'ont conduite jusqu'à un terrain vague et l'ont sauvagement violée. Le matin du vendredi, ils l'ont obligée à boire un liquide avant de la conduire à Oujda pour la jeter devant le domicile de sa sœur. Qui sont ces ravisseurs ? Elle ne connaissait qu'un seul parmi eux : un jeune homme qui se chargeait du gardiennage de la voie ferrée jouxtant son domicile familial. Les enquêteurs se lancent à sa recherche. Au moment de son arrestation, la mauvaise nouvelle tombe : la jeune fille a rendu l'âme. Le gardien de la voie ferrée soumis aux interrogatoires raconte ce qui s'était passé. En compagnie de deux autres ravisseurs, ils ont kidnappé la jeune fille, l'ont conduite vers un terrain vague, l'ont violée collectivement, l'ont obligée de boire un verre d'eau mélangé avec un raticide et ont décidé enfin de l'abandonner devant le domicile de sa sœur au centre-ville d'Oujda. Le gardien de la voie ferrée a été traduit, lundi 20 octobre, devant le parquet général près la Cour d'appel d'Oujda, alors que l'enquête est toujours en cours pour arrêter les deux autres complices.