Des membres fédéraux montent au créneau pour dénoncer la mauvaise gestion du tennis national. Problème de relève, FRMT déficitaire, AGO non tenue, pouvoir de centralisation, la liste des reproches est longue. Derrière les grandes performances réalisées par nos deux champions, Younès El Aynaoui et Hicham Arazi, les seuls, en l'absence d'une vraie relève, et cela tout le monde le sait et l'a vécu lors de la dernière rencontre de la Coupe Davis face à l'Argentine, se cache un malaise. C'est ce que laissent entendre certains membres de la Fédération royale marocaine de tennis. Selon l'un deux, qui a voulu garder l'anonymat, le tennis national traverse une période critique et il ne fait que récolter ce qu'il a semé. Contacté par «Aujourd'hui Le Maroc », le président de la FRMT, Mohammed Mjid dément tout cela. « Ce n'est pas vrai. Je sais ce que je fais. Le tennis, ça marche au Maroc », réplique-t-il. À en croire notre source, la balle jaune nationale est malade. Elle a besoin d'un diagnostic détaillé pour trouver le remède de cheval à même de lui donner un nouveau souffle. Déficitaire de 3 millions de DH, la FRMT souffre du même problème que celui de la FRMF, à savoir le report, pour la énième fois, de l'assemblée générale ordinaire. Interrogé sur ce sujet, Mohammed Mjid a fait savoir que l'AGO n'a pas eu lieu, jusqu'à maintenant, parce qu'il y avait deux Trophées à préparer, celui de SAR Lalla Meryem et le Grand Prix Hassan II. « Nous allons tenir notre assemblée une fois ces deux tournois passés », tient à préciser ce dernier. La dernière réunion de la FRMT remonte à l'année 2002. Réunion suite à laquelle a été nommé l'actuel bureau fédéral et de laquelle est sortie, encore une fois, Mohammed Mjid président de la FRMT. «L'assemblée générale a été tenue parce que certains membres représentant des clubs de tennis de Rabat étaient en conflit avec le président. Ils avaient mis la pression sur lui pour qu'il tienne cette assemblée », tient à expliquer, notre source. Et il n'y a pas que l'AGO. Selon notre interlocuteur, on reproche aussi au président son pouvoir de centralisation. «Il veut tout faire. Il ne délègue pas. Il s'intéresse même aux matchs», ajoute la même source. Accusation que rejette en bloc Mjid. «Je ne suis pas un dictateur. Je traite avec les gens qui travaillent et non pas avec ceux qui passent la plupart de leur temps dans les salons », rétorque-t-il. Autre cadre autre problème, et il l'a été depuis toujours, depuis qu'il a vu le jour, c'est celui du Complexe Al Amal, qui n'a pas encore trouvé une issue. Considérant que celui-ci appartient à la fédération, Mjid, lors de chacune de ses sorties médiatiques, a toujours donné tort à la communauté urbaine de Casablanca. Échange d'accusations, cette dernière considère que le complexe relève, plutôt, de sa propriété et reproche à ce dernier de «squatter» le complexe. Toujours selon la même source, pour la majorité des membres du bureau fédéral, l'heure est venue pour mettre un terme à ce différend en essayant de trouver un terrain d'entente. La représentativité figure aussi sur la liste des revendications de ces membres. «Nous avons les meilleurs tennismen en Afrique et dans le monde arabe. Mais, au niveau représentativité, nous n'avons pas de responsables qui représentent le tennis national sur la scène internationale», déplore ce dernier. Tout cela a poussé certains membres de la fédération à jeter l'éponge pour entamer une nouvelle carrière en créant une boîte de communication, par exemple.