La roue de secours ne sera bientôt plus qu'un vieux souvenir. De nouvelles dispositions s'appliqueront aux véhicules. Le ministère de l'équipement, du transport et de la logistique a déposé un projet de décret complétant le décret n° 2.10.421 du 29 septembre 2010 pris pour l'application de la loi n° 52-05 portant code de la route, relative aux véhicules. Jusque-là, l'article 15 du décret du 29 septembre 2010 prévoyait l'obligation aux véhicules de disposer d'un pneu de secours. Ledit article stipule que «Tout véhicule à moteur affecté à un service public de transport en commun, tout véhicule affecté au transport de marchandises et tout véhicule automobile particulier doit être monté sur des pneumatiques sans chambre à air. En outre, lesdits véhicules doivent être munis d'une roue de secours répondant aux caractéristiques visées au premier alinéa du présent article». Avec le développement technologique que connaît actuellement le secteur automobile, ces dispositions sont devenues obsolètes. Et pour cause, la majorité des constructeurs produisent des véhicules ne disposant pas de place pour le pneu de secours. En cas de panne, le pneu de secours est remplacé par un système de gonflage des pneus. Ont également été développés des pneus susceptibles d'être utilisés vides (Run Flat). Ainsi, l'article 15 a été complété de manière à permettre aux nouveaux véhicules munis d'un équipement de gonflage de ne pas être soumis à l'obligation de disposer d'un pneu de secours. «Toutefois, sont exceptés de l'exigence de la roue de secours, les véhicules munis d'un équipement de gonflage dont l'architecture ne permet pas d'embarquer une roue de secours conventionnelle et les véhicules dotés de pneus qui roulent à plat «Run-Flat»», indique l'article premier du projet de décret. En France, la réglementation technique européenne n'impose pas la présence d'une roue de secours sur les véhicules. Selon celle-ci, une roue de secours n'est pas un élément de sécurité, puisqu'elle n'empêche ni les crevaisons ni les éclatements. C'est une commodité qui a un coût, un encombrement et un poids. C'est pourquoi la Commission européenne n'a pas prévu l'obligation de la roue de secours. Cela dit, elle a proposé de généraliser les dispositifs embarqués de contrôle de la pression des pneus, qui permettront à la fois d'éviter les éclatements et de réduire la consommation de carburant et les émissions de CO2. Toujours est-il que beaucoup de conducteurs sont hostiles à la suppression de la roue de secours. Être immobilisé, de nuit, sur le bord de la route est une situation à la fois dangereuse et angoissante. Ce scénario pour le moins catastrophique est loin d'être exceptionnel sur nos routes.