La Direction des Etudes et des Prévisions Financières (DEPF) relevant du ministère de l'Economie et des finances vient de rendre publique une analyse microéconomique sur l'évolution et les déterminants des exportations marocaines au cours de la période 1998-2012. L'étude vise, plus particulièrement, à apporter un éclairage sur la dynamique des exportations en les décomposant en marge intensive qui correspond aux variations des exportations de biens classiquement vendus sur des marchés déjà explorés et en marge extensive illustrant la présence de nouveaux flux d'échanges de nouveaux produits et/ou vers de nouveaux marchés. La démarche retenue, pour déterminer la part de ces deux marges dans la croissance des exportations marocaines, s'inspire de l'approche adoptée par la Banque Mondiale et se base sur les données fines du commerce selon la nomenclature du Système Harmonisé à 6 chiffres relatives à la période 1998-2012. Les résultats de cette analyse révèlent que les exportations marocaines se caractérisent par une concentration importante des produits et des marchés : seulement 3,5% des produits exportés et 6,4% des marchés (9 pays) à l'export couvrent 80% de la valeur globale des exportations en 1998. Cette concentration s'est relativement atténuée en 2012 pour les marchés, au moment où la diversification des produits ne s'est pas améliorée (11% des marchés (20 pays) et 2,9% des produits pour 80% des exportations). En moyenne sur toute la période de l'étude (1998-2012 hors 2009), la croissance des exportations a été, essentiellement, soutenue par l'intensification des ventes des produits d'exportation existants sur les marchés d'exportation déjà explorés à hauteur de 212%, et par l'exportation des produits existants vers les marchés déjà explorés mais qui n'ont jamais fait l'objet de l'exportation de ces produits, à hauteur de 42%. L'étude note, toutefois, la diminution et la disparition des exportations de produits existants sur les anciens marchés à hauteur respectivement de -125% et de -34%. La contribution de la marge intensive à la croissance des exportations (52%) est plus importante que celle de la marge extensive (48%), en moyenne sur l'ensemble de la période. Cette importance est plus prononcée au cours des dernières années (60% en 1999-2007) par rapport aux années précédentes (40% en 2008-2012). A noter la présence de gains substantiels à explorer, à travers le renforcement de la capacité à lancer de nouveaux produits et à cibler de nouveaux marchés, ainsi que l'augmentation du taux de survie des nouveaux venus sur le marché d'exportation.