ALM : Parlez-nous des faits marquants de vos débuts de carrière... Elam Jay: J'ai débuté ma carrière avec Sony Music en 1998 avec la sortie de mon premier album Free. L'année 2004 fut marquée par la sortie de Morena et de Maghrebia. Cette dernière production visait à soutenir la candidature du Maroc pour la Coupe du monde de 2010. L'album Yalil est arrivé l'année suivante. En 2006, mes inspirations s'arrêtèrent sur le single «Incha allah» et 2007 fut la concrétisation d'un album avec Derham, intitulé «Gnawi Tone». Qu'est-ce qui vous a motivé à vous installer aux Etats-Unis ? C'était en fait un rêve d'enfant. Je voulais avoir une vision plus globale de mon travail artistique et ce n'est qu'aux Etats- Unis que je pouvais me retrouver avec des personnes avec qui je m'entendais et avec qui je pouvais travailler en phase. D'ailleurs, j'ai vécu aux Etats-Unis de 1998 à 2002. Et avant de repartir en 2007, j'avais organisé un concert à Marrakech où j'avais invité plusieurs journalistes américains, critiques de l'art et de la musique en particulier pour savoir si j'avais une chance de me produire là- bas. A l'issue de cet événement, j'ai eu un feed-back plutôt positif mais je savais que j'avais tout à reconstruire, s'agissant d'un environnement tout à fait différent. Cela prend du temps et c'est ce qui explique les raisons de mon absence sur la scène internationale durant toutes ces années. Il fallait, en effet, s'imbiber de la culture et savoir ce qui allait plaire au juste au public américain. C'était le moment pour moi de pouvoir faire quelque chose qui compte à mes yeux et donner une image positive de moi, d'où je viens, de mes origines sans préjugés. Je ne suis pas le seul ambassadeur du Maroc, mais dans l'art l'impact est plus fort car il y a le capital affectif qui entre en jeu. Vous revenez avec la chanson Sunshine du grand compositeur américain Bill Withers et le vidéoclip lui donne une toute autre tonalité. Quels sont les messages que vous voulez passer à travers cette interprétation tant dans les paroles que dans la chorégraphie? Quand j'ai fait la chanson Sunshine version happy et que je l'ai présentée au concepteur producteur, ce dernier a tout de suite apprécié ma version. L'album a exigé trois ans de travail et il sortira le mois d'octobre prochain. Concernant le remake proprement dit de la chanson Sunshine, je suis allé du négatif pour aboutir au positif. Dans la chanson, j'ai choisi des termes positifs. J'adore cette chanson et j'ai voulu en faire le point de relance de ma carrière. Nous avons déjà aux Etats-Unis des retours très positifs. Le vidéoclip devait être tourné au départ aux Etats-Unis mais après réflexion, j'ai décidé de montrer mes racines et j'ai choisi Marrakech comme lieu de tournage pour que le public américain voie mon pays. Cela dit, j'ai représenté les individus sous leur forme native. Ces guerriers ont réussi à avoir ce qu'ils veulent. A la fin du clip, ils font la fête en dansant et chantant. Bref, c'est ce que j'ai voulu ressortir en partant d'une situation négative et aboutir à une autre totalement positive. Le message est clair à savoir que pour continuer à vivre il faut réussir le challenge. La chanson est déjà référencée sur la plate-forme Vevo, la première plate-forme de la musique des artistes confirmés. La distribution s'effectuera surtout à travers le Net par le biais des galeries virtuelles itunes et amazon. La chanson, pour sa part, a été publiée par Universal Music. Quel a été réellement le déclic pour revenir à la chanson et à la chorégraphie ? En fait, ma fille Ameerah qui est née en 2005 n'a pas vécu ma première période d'artiste. Et c'est quelque part elle qui m'a motivé à reprendre la musique car elle me relançait à chaque fois que je rencontrais des fans. D'ailleurs, c'est elle qui est dans le clip. C'est une artiste née. Et c'est un peu pour elle que j'ai voulu me produire et elle m'a beaucoup inspiré. Elam et le Maroc ? Je dois promouvoir mon album au Maroc car c'est mon pays et le public marocain m'a toujours soutenu. C'est juste une question de positionnement et pour être honnête en termes de production industrielle que je me produis aux Etats- Unis. Maintenant, je suis convaincu que le Maroc a tous les moyens pour créer une véritable industrie de la musique d'autant plus qu'il représente une plate-forme en Afrique. Il y a tout à faire. Cela dit, je ne crois pas que les personnes mettent la main dans la main pour arriver à bâtir ensemble une industrie à part entière dédiée à la musique. Le travail individuel pourra faciliter la tâche mais le souci c'est que nous ne disposons pas de chaînes musicales pour promouvoir les vidéoclips. Pour ma part, le clip sera déjà envoyé à partir du mois de septembre aux principales chaînes internationales.