Les prémices du ralentissement économique se font sentir. Le premier trimestre est venu confirmer les doutes. Loin de toute spéculation, les comptes nationaux seront en retrait par rapport à leur niveau observé au premier trimestre de l'année passée. Les comptes nationaux voient leur rythme s'affaiblir, atteignant une croissance de 1,7% contre 3,8% par rapport à la même période de l'année précédente. Le Haut-Commissariat au Plan qui vient d'établir la situation économique du pays au titre des premiers mois de l'année, dévoile un produit intérieur brut de 176,769 milliards de dirhams, grimpant ainsi en volume de 1,7% contre 3,8% une année auparavant. «Aux prix courants, l'accroissement a été de 1,9% au lieu de 6,4%, dégageant ainsi une légère hausse du prix implicite du PIB de 0,2%», explique le département d'Ahmed Lahlimi dans sa dernière note d'information sur la situation économique. La décadence des comptes nationaux est attribuée principalement à l'affaiblissement du rendement agricole. Le secteur agricole a, en effet, perdu son rythme de croissance. Pour 27,630 milliards de dirhams, le secteur agricole a affiché une croissance en baisse de 1,6%. L'impact est de taille. Selon le Haut-Commissariat au Plan, la valeur ajoutée du secteur primaire a enregistré un recul de 4,4% après une croissance de 17% enregistrée au premier trimestre de l'année précédente. A cet effet, l'agriculture a fléchi de 1,6% contre une hausse de 15,8% tandis que la pêche a fléchi de 18,6% contre une performance de 38,4% au premier trimestre 2013. Par ailleurs, les activités non agricoles ont vu leur indicateurs performer. Le secteur secondaire a connu une progression de 2,1% pour une valeur de 126,624 milliards de dirhams. Ainsi la valeur ajoutée du secteur a connu une légère amélioration. Elle est passée de 1,4% au premier trimestre 2013 à 1,8% au titre des trois premiers mois de l'année courante. Cette progression est tirée principalement par la reprise d'un bon nombre d'activités. Citons dans ce sens l'industrie d'extraction qui a basculé d'une baisse de 3,5% pour s'améliorer de 6,4% réalisant ainsi une valeur de l'ordre de 3,33 milliards de dirhams. Il en est de même pour l'activité «électricité et eau» qui d'un repli de 4,8% a atteint un pic de 3,8%. Le BTP s'est également libéré de son affaiblissement passant d'une baisse de 2,7% à une hausse de 0,3%. Une légère amélioration a été, par ailleurs, observée au niveau des industries de transformation dont l'activité s'est améliorée de 0,9% au premier trimestre 2014. Les trois premiers mois de l'année ont observé une augmentation de 2,2% des impôts sur les produits nets de subventions. La valeur cumulée dans ce sens est de 23,07 milliards de dirhams contre 22,48 milliards de dirhams enregistrés à la même période de l'année précédente. De même, le besoin de financement de l'économie nationale s'est établi à 8,1% du PIB contre 7,3% au premier trimestre 2013. Performance positive des composantes tertiaires Le tertiaire maintient son rythme. Au premier trimestre 2014, le secteur a affiché une croissance de 3,5% contre 3% au même trimestre de l'année précédente. La croissance a concerné toutes les composantes du secteur. L'activité hôtelière s'est améliorée de 6,5% passant ainsi d'une valeur de 3,04 milliards de dirhams à 3,23 milliards à fin mars. Il en est de même pour le transport qui a réalisé un net bond passant d'une performance de 0,3% à une hausse de 5%. Cette activité s'est chiffrée à 9,09 milliards de dirhams au premier trimestre contre 8,65 milliards au même trimestre de l'année 2013. Les services de l'éducation, de la santé et de l'action sociale ont généré un total de 15,53 milliards de dirhams atteignant ainsi une hausse de 5% au premier trimestre 2013. Les services rendus aux ménages et aux entreprises se sont améliorés de 2,7% au moment où le commerce s'est redressé de 1,4%. Les services financiers et assurances ont réalisé une légère amélioration passant de 0,3 à 0,8% en 2014. En revanche, l'activité des postes et télécommunications a légèrement fléchi passant de 5,9 à 4,9% au premier trimestre. Même rendement pour les services rendus par l'administration publique générale et sécurité sociale. Ces derniers ont atteint une croissance en baisse de 2,6% contre 6% une année auparavant. Indicateurs clés uLa demande intérieure a affiché une amélioration de sa croissance, se situant à 3% au premier trimestre 2014 au lieu de 2,8% la même période de l'année 2013, avec une contribution à la croissance de 3,1 points au lieu de 2,9. uLes dépenses de consommation finale des ménages se sont accrues de 3,2% au lieu de 3%, contribuant pour 1,9 point à la croissance au lieu de 1,8 point. uLa consommation finale des administrations publiques a enregistré une hausse de 2,9% au lieu de 4,5% avec une contribution à la croissance de 0,5 point au lieu de 0,8 point. uL'investissement brut a connu une quasi-stagnation au lieu d'une baisse de 0,8% l'année passée. uLes échanges extérieurs de biens et services ont renoué avec une contribution négative de 1,4 point à la croissance économique au lieu d'une contribution positive de 0,9 point. uLes exportations ont affiché une hausse de 8,8% au lieu d'une baisse de 1,6% et les importations ont augmenté de 12% au lieu d'une baisse de 3,8% au premier trimestre de l'année 2013. uLe revenu national brut disponible a connu une faible progression de 2,5% au lieu de 6,1% durant le premier trimestre de l'année 2013. uL'épargne nationale s'est située, en conséquence, à 25,6% du PIB au lieu de 26,4%.