L'affaire Slimani, Laâfora et consorts est un véritable écheveau dont le démêlement nécessitera encore du temps. Au fur et à mesure que l'enquête progresse, les excès ne cessent de remonter à la surface et l'on suppose que le dossier ne sera pas clos de sitôt. Véritable embrouillamini que celui de l'affaire Slimani, Laâfoura et les complices qui avaient bien voulu faire partie de la bande. Car, finalement, dès qu'il s'agit de personnes douteuses, l'on ne peut parler que de bandes. Peu scrupuleux, ce genre d'énergumènes confond délibérément la caisse de l'État et sa propre poche. Au total, ils sont dix-huit à être impliqués dans ce capharnaüm. Les inculpations vont du détournement de deniers publics, faux et usage de faux, jusqu'au trafic d'influence et autres filouteries indignes des gestionnaires de la chose publique. Il s'agit d'Abdelmoughit Slimani et Abdelaziz Laâfoura, respectivement ex-président de la Communauté urbaine de Casablanca et ancien gouverneur de la préfecture Aïn Sbaâ-Hay Mohammadi, en plus de plusieurs conseillers communaux, un entrepreneur, un entrepreneur et des architectes, ainsi que des fonctionnaires véreux. Dernier épisode en date, la Cour spéciale de Justice avait, cette semaine, par voie de son juge d'instruction, interrogé le dénommé Mohamed Boudhir. Du temps où les forfaits étaient commis, l'intéressé, qui comparait en état d'arrestation, occupaît le poste de secrétaire général de la Commune urbaine des Roches Noires. Mais l'affaire n'est pas près d'épuiser son dernier souffle. Depuis le déclenchement de celle-ci, les têtes n'ont cessé de tomber et les dépassements s'étalent de jour en jour sur la place. Cela dit, il est certain que d'autres individus se retrouveront sous le fleuret de la justice. Ce n'est un secret pour personne, ce genre d'affaire fait souvent l'objet d'interminables ramifications, la soif du gain facile et déloyal faisant des adeptes à tout les niveaux. Les affaires similaires qui se sont succédé, en cascade ces dernières années, sont autant regrettables qu'affligeantes. Elles mettent toutes en exergue l'idéologie avec laquelle la gestion de la chose publique est appréhendée. Les intérêts personnels priment souvent, le pays et ses intérêts, vitaux pour l'ensemble de la Nation, sont relégués au second plan, sinon complètement ignorés. Grâce à ces sommes astronomiques qui ont été détournées dans diverses affaires, l'on s'imagine l'impulsion que l'on aurait pu donner au développement du pays. Une multitude d'infrastructures, routes, logements, transport en commun, emplois… autant de projets qui ont purement été étouffés dans l'œuf avec un individualisme navrant. Par ailleurs, ce qui pourrait laisser espérer, c'est l'attitude, des autorités, qui ont retroussé leurs manches et ont bousculé la quiétude dans laquelle baignaient des responsables, ou anciens responsables, leur montrant ainsi que l'impunité n'a plus droit de cité dans l'ère actuelle.