Qualifiant les propos du PPS de surdimensionnés, Driss Lachgar, membre du Bureau politique de l'USFP et président du groupe de ce parti au sein de la chambre des représentants, exclut également l'éventualité d'un rapprochement entre le RNI et la Mouvance populaire. ALM : Les sorties respectives du RNI et de la mouvance populaire vont toutes dans le sens d'une meilleure représentativité de ces deux formations au sein du gouvernement. Quel regard portez-vous à cette démarche? Driss Lachgar : Je tiens tout d'abord à préciser qu'en dehors des déclarations de M. Ameskane, les sorties de la mouvance populaire et du RNI ne laissent rien envisager en terme de redistribution des postes ministériels. Parler de légitimité ou non d'une telle démarche n'est pas d'actualité, dans la mesure où il n'en est pas encore question. Aucun élément nouveau, devant se traduire par un changement au niveau de la composition du gouvernement, n'a surgi. Cela dit, je n'exclue pas qu'il y ait du nouveau dans ce sens à l'avenir. Cela veut-il dire qu'il y aura changement ? ce qui expliquerait les rencontres tenues entre les responsables de la mouvance populaire et ceux du RNI ? Procéder à un quelconque changement n'est du ressort d'aucune formation politique. Et je ne crois pas qu'il existe une quelconque tentative de la part de ces deux formations de procéder à un rapprochement. J'en veux pour exemple l'expérience même du RNI avec la Koutla au sein du précédent gouvernement et au Parlement. Une expérience qui a démontré que ce parti est plus proche de la Koutla que de la Mouvance populaire. Partant de ce constat, j'aurai tendance à écarter l'éventualité d'un rapprochement. Qu'en est-il de la réaction du PPS, par la voix de son secrétaire général et les communiqués de son Bureau politique et de son Comité central ? Les propos de M. Moulay Ismaïl Alaoui et les communiqués publiés par le Bureau politique et le Comité central du PPS ont été élaborés avec comme toile de fond l'évaluation de l'action dont le ministère de la Communication faisait l'objet, à la lumière des événements qu'a connus le Maroc ces derniers temps. Mais la réaction a été quelque peu surdimensionnée par rapport à ce qui s'est réellement passé. Les cartes ont été mélangées. La charge des discours tenus a été au-delà de la réalité. Cela dénote-t-il d'une fissure au sein de la Koutla et du gouvernement ? Une fissure suppose que la majorité gouvernementale et la Koutla sont composées de deux clans. Or, plusieurs courants sont en action au sein aussi bien du gouvernement que de la Koutla. On ne peut donc pas parler de fissure. L'action de la Koutla devrait s'inscrire dans un cadre autre que celui de l'éventualité d'un remaniement ministériel ou d'un changement au niveau du gouvernement. L'enjeu devrait être celui d'apporter le soutien nécessaire aux réformes entreprises au Maroc et leur renforcement. En commençant d'abord par la réunification des efforts de la Koutla.