Les élections communales du 12 septembre 2003, les premières sous le règne de S.M le Roi Mohammed VI, se déroulent tout comme les législatives de septembre 2002 sous le signe de la transparence. Finis les tripatouillages des urnes et autres procédés frauduleux qui sont désormais à ranger au musée des pratiques du Maroc ancien. Les élections communales du 12 septembre 2003, les premières sous le règne de S.M le Roi Mohammed VI, se déroulent tout comme les législatives de septembre 2002 sous le signe de la transparence. Finis les tripatouillages des urnes et autres procédés frauduleux qui sont désormais à ranger au musée des pratiques du Maroc ancien. Le Maroc nouveau, lui, roule à la sincérité et à l'engagement. C'est naturellement que le ministère de l'Intérieur, hier objet de toutes les critiques justifiées ou infondées, s'est adapté à cette nouvelle donne dans le pays. De maillon essentiel sinon d'acteur prépondérant dans la chaîne électorale, le ministère de l'Intérieur est devenu un organisateur d'élections qui se cantonne à mobiliser sur le plan technique les moyens nécessaires. Selon la jolie allégorie d'un haut fonctionnaire de cette administration, l'Intérieur agit depuis les dernières législatives comme un organisateur d'un tournoi de football : après avoir défini les modalités de la compétition et installé la logistique adéquate, il met à la disposition des équipes un stade, un arbitre et fait même un effort supplémentaire en matière de communication pour que le public soit nombreux à assister aux rencontres. Le ministère de l'Intérieur qui s'interdit tout interventionnisme dans le jeu n'a in fine qu'un seul motif de satisfaction : que le match se déroule dans de bonnes conditions. Tout à leur entreprise de normalisation du fait électoral, les hommes clés du ministère de l'Intérieur ont décidé par ailleurs de ne transmettre sur le réseau informatique du département que les résultats définitifs du scrutin. Cette décision s'est nourrie de l'expérience des dernières législatives où le ministère a dépensé des fonds importants pour permettre via son site Internet une consultation instantanée des résultats. La panne du serveur central lors de la soirée électorale a été interprétée par des esprits malintentionnés comme un acte de sabotage délibéré pour les tripatouiller. Le retard accusé dans la proclamation des résultats a aggravé la situation et exacerbé les soupçons. Voilà comment une bonne intention, jouer à fond la carte de la transparence, a été utilisée comme argument contre le ministère de l'Intérieur et des pouvoirs publics. Ces derniers qui ont tiré les enseignements de l'épisode des législatives comptent rectifier le tir pour les communales dans le souci d'éviter les amalgames et les procès d'intentions. Pas de site informatique donc et les résultats ne seront annoncés que le lendemain samedi 13 septembre vers 18 heures. En fait, le Maroc œuvre sérieusement pour tourner la page et faire oublier les années de truquage. La “crédibilisation“ du processus électoral après avoir été longtemps sujet à caution est un pari qui est en train d'être relevé. Reste le rôle des partis politiques. Ces derniers sont appelés à se hisser à la hauteur de cette nouvelle démarche de telle sorte que la campagne se déroule dans une ambiance propre débarrassée des facteurs ( le recours à l'achat des voix essentiellement) qui faussent le jeu électoral et démocratique.