Karim Ghellab a décidé d'aller jusqu'au bout en briguant demain, vendredi, un nouveau mandat. Pourtant, la majorité a déjà présenté et choisi son candidat en la personne du RNIste Rachid Talbi Alami. Si les usages veulent que le président de la Chambre des députés appartienne à la majorité, (l'actuel président lui-même avait été élu pour des considérations similaires), Ghellab explique que la présidence du Parlement ne doit pas nécessairement obéir à cette logique pour préserver l'indépendance de l'institution législative. Mais au-delà des déclarations et contre-déclarations, il semble que l'élection du président de la première Chambre prenne la tournure d'un bras de fer politique entre la majorité et l'opposition. Le PJD, le parti qui conduit le gouvernement, avait déjà demandé la démission de Ghellab au lendemain de la sortie de son parti, l'Istiqlal, de la majorité gouvernementale. Mais que ce soit le PJD ou bien Ghellab, et derrière lui l'Istiqlal, les deux font des élections une affaire quasi personnelle. Les deux côtés jouent à quitte ou double dans une partie très risquée.