L'UMT, la FDT et la CDT en colère contre Benkirane. Les trois syndicats qui organisent une marche nationale ce dimanche ne semblent pas du tout apprécier le contenu d'une lettre qui leur a été adressée les conviant à une réunion le 15 avril. Miloudi Moukharik, secrétaire général de l'UMT (Union marocaine du travail), ne mâche pas d'ailleurs ses mots. «Il est aujourd'hui tout à fait regrettable que le gouvernement montre de nouveau qu'il n'a pas appris la leçon à travers la lettre qui nous a été adressée». Et de poursuivre: «Les syndicats ne sont pas des annexes gouvernementales pour être convoqués de la sorte». Le numéro un de l'UMT laisse même la porte ouverte devant toutes les éventualités y compris un nouveau boycott de la réunion proposée par l'Exécutif. Cette réunion annoncée par le chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane, devait être consacrée à l'examen des revendications des cinq centrales syndicales, à savoir l'UGTM (Union générale des travailleurs du Maroc) et l'UNTM (Union nationale du travail au Maroc), en plus du trio syndical composé de la Fédération démocratique du travail, la Confédération démocratique du travail et l'UMT. Le hic, c'est que le trio syndical avait fixé une deadline pour le gouvernement qui a déjà expiré à la fin du mois de mars. La situation est d'autant plus compliquée que l'UMT, la FDT et la CDT avaient déclaré qu'ils n'étaient pas disposés à attendre les rounds du dialogue social au cours de ce mois d'avril pour discuter de leurs revendications. C'est d'ailleurs pour toutes ces raisons que les trois centrales syndicales ont choisi de descendre dans la rue ce dimanche dans le cadre d'une marche nationale à Casablanca. Les organisateurs disent que ladite marche a suscité un très net intérêt chez leurs affiliés et sympathisants à travers tout le pays. «Toutes les villes du Royaume seront représentées avec une participation importante de nos provinces du Sahara marocain», annonce Moukharik. Les regards seront donc tournés vers la ville de Casablanca où la FDT et la CDT avaient déjà organisé une marche il y a deux années. L'arrivée de l'UMT, l'un des plus anciens et grands syndicats du pays, pourrait apporter plus d'ampleur à la marche de ce dimanche. Les organisateurs disent que la manifestation sera ouverte devant tout le monde. Un appel a déjà été lancé par les trois syndicats demandant à tous leurs membres mais également aux organisations de la société civile de venir en masse. Les trois centrales ont par ailleurs décidé de prendre leurs distances avec la sphère politique et partisane pour éviter une quelconque instrumentalisation. «Nous n'avons pas invité de partis ni de personnalités politiques. Cela dit, ceux qui voudront participer à notre marche seront les bienvenus», conclut Moukharik. A noter enfin que l'UGTM avait été écartée de la coordination avec le trio syndical du fait de la position de son leader, Hamid Chabat, qui assume en même temps la fonction de secrétaire général du parti de l'Istiqlal (opposition).