Voici une voiture comme on n'en fait plus. «Elle porte son âme sur son visage», dirait le poète ! La Renault 4, appelée aussi 4L, a marqué nos enfances. On la collectionne, on l'adule, on la malmène, on la chouchoute, mais elle est toujours là, vaillante et debout du haut de son petit gabarit de rondouillarde assumée. Retour sur une voiture qui a su marquer plusieurs époques et conquérir nos cœurs. Voiture très pop' La Renault 4 est une petite voiture populaire de grande diffusion de conception simple et pratique. Elle fut la réponse de Renault à la Citroën 2 CV de 1948. Renault, ayant pu apprécier les avantages et les inconvénients de la 2 CV, conçut et fournit un véhicule plus grand et plus urbain. Ce fut aussi la première application de la traction avant sur une voiture automobile de tourisme de la marque au losange après que cette technique eut été adoptée sur l'Estafette en 1958. La voiture fut construite de 1961 à 1992. La Renault 4 fut également produite à l'usine Renault de Flins ainsi qu'en Espagne (par Fasa-Renault), en Argentine (par IKA-Renault), en Italie (par Alfa Romeo sous licence), au Maroc puis en Slovénie pour les dernières années de sa production. Ancêtre de la Kangoo Bien que petite, la Renault 4 a une vraie une vocation d'utilitaire, elle peut presque être considérée comme l'ancêtre de l'actuelle Renault Kangoo, puisqu'elle connut un grand succès auprès des PME, des artisans, de la gendarmerie (c'était l'une des seules voitures françaises de l'époque qui permettait de conduire avec le képi sur la tête), mais également auprès des PTT, de France Télécom ou EDF dans sa version fourgonnette F4 ; ces contrats lui donnèrent une très grande notoriété. Elle reste aujourd'hui la deuxième voiture française la plus vendue avec 8 135 424 d'exemplaires derrière la Peugeot 206. Châssis en… tôle ! Minimaliste jusqu'au châssis ! La charpente de la voiture est donc en tôle d'acier, d'épaisseur variant entre 0,8 et 1 mm. Les différents éléments qui le composent sont soudés par points, le jointoyage étant réalisé par l'application de cordons de mastic type polyuréthane. Le châssis de la voiture est constitué d'une traverse avant sur laquelle est fixé le berceau recevant l'ensemble moteur/boîte de vitesses et le train avant; le plancher est surmonté par deux longerons latéraux et trois traverses; deux brancards situés à l'arrière supportent le train arrière et le plancher de coffre, à noter que ces derniers suivant les millésimes, peuvent être différents : sur certains modèles ils présentent un décrochement derrière la traverse, nécessitant l'emploi de cales caoutchouc entre la caisse et le châssis à cet endroit précis. Petite limousine ? Si on devait la classer, la 4L serait… une limousine ! La carrosserie de la version «berline» peut presque être qualifiée de «limousine» du fait de ses six glaces latérales ! La petite citadine est une conduite intérieure à 5 portes et 4 places, la cinquième porte consiste en un hayon arrière relevable. ; certains modèles, tels les modèles de base et la R3, reçurent néanmoins une caisse simplifiée ne comportant que 4 glaces latérales, le panneau de custode étant alors entièrement tôlé. Les vitres latérales sont en deux parties verticales, s'ouvrant par coulissement horizontal, avec blocage par bouton-poussoir. Les premiers modèles seront équipés d'une boîte de vitesses à 3 rapports, avant qu'une nouvelle boîte de vitesses à 4 rapports voit le jour. Liste des moteurs utilisés sur la Renault 4 au fil des années : 603 cm³ : puissance 23 ch et couple de 4,3 mkg. Monté sur R3 (modèles 1962). 747 cm³ : puissance 27,6 ch à 30 ch et couple de 5,1 à 5,6 mkg. 782 cm³ à partir des modèles 1972 : puissance 30 ch et couple de 5,4 mkg. 845 cm³ avec option 5 CV : puissance 30 ch et couple de 5,9 mkg. Montée en série pour 1983. 956 cm³ : puissance 34 ch et couple de 6,2 mkg. Monté sur les derniers modèles TL Savane à partir de mai 1986. 1 108 cm³ : puissance 34 ch et couple de 7,5 mkg. Equipe en série la 4 GTL à partir du début 1978