La mise en œuvre du décret relatif aux conditions et aux modalités de fixation du prix public de vente des médicaments fabriqués localement ou importés s'effectuera progressivement. Le ministère de la santé vient d'adresser une note aux professionnels du secteur (industriels, grossistes et pharmaciens) pour les informer des prochaines étapes de mise en œuvre du nouveau décret. Dans sa note d'information, le ministère de tutelle s'engage à publier la liste des médicaments concernés par la baisse dans les délais fixés, soit avant le 19 avril 2014 et de la transmettre aux établissements pharmaceutiques industriels avant sa publication au Bulletin officiel (BO). Une mesure nécessaire pour permettre aux laboratoires d'avoir plus de temps dans le cadre de l'opération d'étiquetage et de ré-étiquetage et d'éviter toute perturbation dans l'approvisionnement du marché national. Parmi les autres mesures, on notera que le ministère de la santé autorise les établissements pharmaceutiques détenteurs de l'AMM (Autorisation de mise sur le marché) à ré-étiquer en PPV les médicaments non écoulés sur le marché dont le ministère de tutelle a prévu des réunions de coordination avec les représentants des acteurs du secteur pharmaceutique. Une campagne de communication et de sensibilisation sera lancée pour permettre aux citoyens de suivre de près l'évolution de cette transition. Enfin, le ministère a appelé l'ensemble des acteurs du secteur à optimiser leur gestion du stock de médicaments étiquetés en Prix Public Maroc (PPM). Rappelons que ce décret avait été fortement contesté par les professionnels du secteur. Les industriels avaient dénoncé le manque de transparence de la part du ministère de la santé dans l'élaboration du projet de décret. En outre, ils avaient contesté son approche non consensuelle et partielle, qui risque d'engendrer des impacts catastrophiques sur l'industrie pharmaceutique. Même son de cloche du côté des pharmaciens. Le Syndicat national des pharmaciens du Maroc avait rejeté le projet de décret en relevant que la règle de fixation des prix doit faire appel à des pays de Benchmark économiquement similaires au Maroc, alors que le projet utilise le benchmark avec des pays économiquement très évolués. En optant pour le prix minimum des pays de Benchmark, le syndicat avait souligné que le nouveau système de fixation des prix des médicaments va booster l'importation au détriment de la production locale. Ce qui aura de graves répercussions sur le secteur : aggravation du déficit de la balance commerciale extérieure, disparition des médicaments à petits prix au profit des plus chers qui sont pour la plupart importés, ralentissement des investissements. Au total, 1.000 médicaments devraient voir prochainement leurs prix baisser. Cette baisse devrait concerner les molécules les plus prescrites et les plus consommées par les malades. Il s'agirait d'antibiotiques, d'antidouleurs, de médicaments pour les pathologies cardio-vasculaires.