L'un des pires fléaux dont souffre nombre de nos villes- au premier rang desquelles se classe Casablanca - est sans aucun doute l'exclusion. Exclusion d'une partie de sa population et ghettoïsation de ses quartiers périphériques, mère de tous les maux l'exclusion si elle n'est pas résolue est la plus sérieuse des entraves au développement de la cité. C'est pourquoi ce qui se met en place à Casablanca, tant au niveau du mode de gouvernance, que des priorités et de la lutte contre l'exclusion, si cela réussit, pourra être dupliqué à d'autres villes avec bénéfice. C'est lundi 10 février que le wali de Casablanca, entouré du président du conseil de la ville et le président du conseil régional, a annoncé le programme des actions prioritaires 2014 pour améliorer la vie des Casablancais ! Cela passe par : - Renforcer la sécurité des citoyens et améliorer la circulation. - Moderniser la voierie. - Améliorer le cadre de vie (réhabilitation du zoo, réaménagement du Parc de la Ligue arabe et complexe Mohammed V). - Améliorer les conditions de transport. - Mettre à niveau les quartiers périphériques sous équipés. - Améliorer le service de propreté et la gestion des déchets dans l'ensemble de la ville. - Permettre l'accès de tous les habitants à l'eau et l'électricité. Parallèlement la ville de Casablanca poursuivra la réalisation de ses grands projets : - Métro aérien - Elargissement de l'autoroute urbaine - Création du 1er Parc d'attractions au Maroc (Sindibad) - Grand théâtre - Collecteurs d'assainissement, etc. Toutes ces mesures sont comme leur nom l'indique «d'urgence» et elles sont donc destinées à colmater les brèches béantes de ce qui n'a pas ou a mal été fait et leur utilité n'est pas à démontrer. Il n'en reste pas moins que le plus grand défi est à relever : celui qui consiste à (re)mettre l'Homme au centre des préoccupations. Et cela passe par le mieux vivre mais aussi par la culture, par le sport, par la lutte contre l'exclusion, par la responsabilisation…Rien de durable ne pourra se faire tant que les citoyens eux-mêmes ne seront pas partie prenante de leur vie dans la cité, tant qu'ils seront spectateurs, ou dans certains cas «assistés». L'emploi est sans aucun doute la clé majeure de l'insertion sociale mais pour autant il nous faut aussi agir là où l'on en a le pouvoir : l'accès au logement décent, l'accès aux soins, l'accès aux loisirs – car contrairement à ce que pensent – et affirment– certains cela n'est pas un luxe, cela n'est pas superflu et l'oisiveté, le désœuvrement de par le vide qu'ils créent dans les esprits ont des conséquences désastreuses sur l'individu et sur la société. Les constructions de nouveaux quartiers aujourd'hui ont quelque chose d'effrayant dans leur inhumanité : ni espaces verts, ni lieux de vie, ni centres sociaux-culturels, ni terrains de sport, ni crèches…des barres de béton juxtaposées à d'autres barres de béton où les seuls espaces de rencontres (réservés le plus souvent aux hommes) sont des cafés qui suivent des cafés, qui précèdent d'autres cafés…La lutte contre l'exclusion passe aussi –voire surtout- par là : Remettre l'humain au cœur de nos préoccupations ! !