L'opération de sauvetage de la ville de Casablanca se poursuit. Les interventions de secours concernent aujourd'hui le volet touristique de la métropole. Casablanca, dont l'image a été ternie par l'anarchie et les disparités sociales, renaît de ses cendres et se montre plus attractive que jamais. Il était temps de réanimer le cœur économique du Maroc. L'électrochoc : un plan sexennal faisant passer Casablanca d'un pôle économique à une destination touristique qui capitalise à la fois sur le balnéaire, le culturel et le Mice. Ces trois aspects ont été le pilier de la Vision 2020 de la ville et qui a été officiellement signée mardi 21 janvier à Casablanca par le ministre du tourisme, le wali du Grand Casablanca, le maire de la ville, et le président du Conseil régional du tourisme (CRT–Casablanca). Les parties prenantes se sont engagées en termes de ce contrat-programme régional de repositionner le Grand Casablanca en pôle d'attraction majeur et d'en faire une marque d'excellence à l'international. «Casablanca est en train de se refaire avec un investissement très lourd et très important. Ceci donnera un nouvel élan à la ville qui devrait cibler à l'horizon 2020 près de 3 millions de touristes», souligne dans ce sens Lahcen Haddad, ministre du tourisme. Pour ce faire, une enveloppe budgétaire de 10,3 milliards de dirhams est consacrée à ce projet structurant qui contribuerait également à la réhabilitation d'artères vitales de la capitale économique. La contribution du secteur public est importante puisqu'il participerait à hauteur de 29% du financement des projets programmés. Une part qui place Casablanca en tête des régions les plus choyées par les autorités publiques. «Nous misons à travers cette feuille de route de développer une offre dédiée pour le tourisme d'affaires, notamment par la mise en place d'une offre de City-break axée sur la culture et les loisirs», explique à cet égard le ministre du tourisme. A terme, le contrat-programme permettrait de créer une synergie avec les régions avoisinantes, notamment Rabat et El Jadida. 46 projets sont identifiés dont trois structurants. Ces derniers se traduiront sur la période 2014-2017 par l'extension de la Marina de Casablanca, l'aménagement d'un nouveau port de pêche touristique ainsi qu'un terminal destiné à l'embarquement et débarquement des bateaux de croisière. A ce jour, seule la CDG est prononcée comme actionnaire, et ce en attente de dévoiler l'identité d'un Fonds maroco-international qui contribuerait au financement de certains projets. Le discours royal du 11 octobre 2013, qui a mis en relief le déficit de gouvernance à Casablanca, a propulsé les actions dans la cité. Selon M. Haddad, les problèmes structurels sont en train d'être traités de façon sérieuse. Une mise à niveau urbaine est en train de s'opérer mobilisant élus et autorités pour faire de Casablanca une véritable cité urbaine et citoyenne. La Vision 2020, qui s'inscrit dans cette optique, permettra de valoriser la richesse de l'héritage architectural de la ville, et ce en réhabilitant l'ancienne médina et en convertissant d'anciennes bâtisses en hôtels et musées. La restructuration de l'offre touristique du Grand Casablanca mettra sur le marché 7.200 lits supplémentaires et créera en revanche près de 1.500 emplois dans le secteur. La capacité additionnelle en hébergement générera, à l'horizon 2020, environ 8.726 emplois directs.