Les syndicats ont tous boycotté l'appel du chef de gouvernement à une réunion consultative sur la réforme des retraites. Bien qu'ils soient unanimes à critiquer le gel du dialogue social ou encore l'unilatéralisme de l'Exécutif, les syndicats savent très bien que le chef de gouvernement a besoin de leur soutien pour la longue réforme du système national des retraites. Mais les mesures à appliquer étant tout aussi douloureuses que nécessaires, il sera difficile pour les centrales de cautionner la réforme gouvernementale. Le clash est donc inévitable en 2014, entre l'Exécutif et les syndicats. Ce que les précédents leaders du gouvernement ont voulu éviter Abdelilah Benkirane doit l'affronter, pour la simple raison que la réforme des retraites ne peut plus être repoussée. Ailleurs, d'autres ont effectué des réformes similaires et l'ont payé de leur popularité et de celle de leurs partis. Gerhard Schröder, l'ancien chancelier allemand, et Nicolas Sarkozy, l'ex-président français, pour ne citer que ceux-là, ont réformé les régimes de retraite de leurs pays respectifs et ont tous deux vu leur cote de popularité fondre comme neige au soleil avant de perdre les élections qui ont suivi. Le PJD fera-t-il exception ?