Depuis le début de la saison estivale, le nombre de morts sur nos routes ne cesse d'augmenter à un tel point que la situation est devenue chaotique. Il aura fallu une telle hécatombe pour que le ministre de l'équipement et du transport, Aziz Rabbah, réagisse. Ce dernier a décidé de s'attaquer aux axes routiers dangereux. Ce qui est compréhensible dans la mesure où ces axes enregistrent le plus grand nombre d'accidents. Pour améliorer la sécurité routière au niveau de ces axes, un programme ambitieux est en cours de réalisation. Parmi les mesures importantes de ce programme, on notera que 3 milliards de dirhams ont été alloués en 2013-2014 pour l'amélioration des infrastructures au niveau des axes routiers dangereux. Ce programme porte notamment sur l'amélioration des caractéristiques géométriques des axes routiers en termes de longueur et de largeur, la réalisation d'une troisième voie sur certains tronçons, le traitement des points noirs. Figurent également la mise en place d'équipements de sécurité sur les routes (murs de sécurité) et la généralisation des dispositifs retro-réfléchissants de marquage des bas-côtés de routes. Le ministère de tutelle compte également intensifier le contrôle des excès de vitesse durant la nuit. Une mesure qui sera rendue possible grâce à l'acquisition de radars dotés de caméras nocturnes. Par ailleurs, le ministre a annoncé l'adoption prochainement de technologies modernes, à savoir un mécanisme de surveillance automatique de l'excès de vitesse et du respect des feux de signalisation ainsi qu'un système de géolocalisation (GPS) et d'avertissement en cas de somnolence au volant. La question qu'il convient de se poser est de savoir si l'amélioration des infrastructures routières et l'acquisition de cette technologie seront en mesure de réduire le nombre des accidents dans notre pay. Pas si sûr sachant que le comportement du conducteur reste la cause directe dans plus de 80% des cas. Le non-respect du code de la route et le manque de civisme des usagers de la route sont à l'origine de cette criminalité routière. C'est pourquoi des efforts importants doivent être menés au niveau de la sensibilisation. L'éducation à la sécurité routière ne se fait pas seulement lors du passage du permis de conduire, mais tout au long de la vie : à l'école, en famille, au moment du passage de permis de conduire et après son obtention. Le ministère devrait penser à instaurer des formations posts permis, ce qui permettrait à nos citoyens d'apprendre à mieux conduire.