La nuit du mardi au mercredi a été très agitée à Marrakech. Plutôt habituée aux soirées dansantes et festives, la ville ocre, objet d'une alerte météo, a connu en cette nuit des pluies diluviennes qui ont largement perturbé la circulation dans certains de ses quartiers. Ces fortes précipitations ont commencé vers 20h45 et n'ont baissé d'intensité qu'aux alentours de 22h20. Suites à ces pluies, huit maisons se sont effondrées, dont une faisant un mort et sept blessés légers. À ce titre, le ministère de l'habitat, de l'urbanisme et de la politique de la ville n'a pas manqué d'intervenir. Il indique, dans un communiqué, que cette ancienne maison qui s'est effondrée, mardi en début d'après-midi, avant le pic de pluviométrie, au quartier El Mellah dans la médina de Marrakech, figure parmi les maisons concernées par la deuxième phase du programme de traitement des maisons menaçant ruine, à l'instar des autres villes. Par ailleurs, 1.590 maisons ont fait l'objet d'une expertise technique élaborée par des bureaux d'étude spécialisés. Le ministère annonce également que quelque 206 maisons ont été totalement détruites et 413 autres renforcées, avec un coût global de 57 millions de dirhams. Cependant, cette mobilisation n'a pas empêché, quelques heures après, «l'effondrement partiel» de sept autres maisons. En effet, en l'espace de trois heures, les pluies orageuses ont cumulé plus de 58 mm, occasionnant des inondations sur plusieurs artères de la ville et l'effondrement de maisons se situant au douar Sgharna Sghir (périmètre urbain de Marrakech) et au quartier Sidi Youssef Ben Ali. Mais grâce au déploiement des éléments de la protection civile qui ont procédé à l'évacuation des habitants résidant dans des logements menaçant ruine, aucune victime n'a été dénombrée. Aussi, les autorités locales, la protection civile et les services de la RADEMA se sont mobilisés pour faire face à cette situation et intervenir à temps. Et en plus des opérations menées sur les lieux affectés, les autorités locales ont annoncé que des moyens techniques et logistiques importants ont été acheminés pour mener les opérations de déblayage et d'évacuation des eaux. Par ailleurs, le ministère de l'habitat promet de ne ménager aucun effort pour répondre aux besoins des familles et accélérer le rythme de réalisation des programmes de traitement des maisons menaçant ruine. Cependant, les Marrakchis ont poussé un grand «ouf» de soulagement en constatant que la menace de la crue de l'Oued Iffil, qui traverse une partie de la ville, s'est dissipée quelques heures après les pluies diluviennes. Dans ce sens, même si le niveau de l'oued est considérablement monté, la menace de cette crue a commencé à baisser vers 2h30 du matin. Rien n'est plus à craindre pour l'instant puisque le beau temps revient, mais qu'en sera-t-il lors de la très proche saison des pluies dans les différentes villes du Royaume. Marrakech a donc été un triste exemple et un avant-goût de ce que pourraient être les choses si la pluie est au rendez-vous cet hiver.