Le gouvernement veillera à réorienter la hausse du prix du lait au profit du petit agriculteur. Voilà une promesse de Aziz Akhannouch, ministre de l'agriculture et de la pêche maritime, qui redessine le sourire sur les visages de nos agriculteurs. En effet, étant donné que cette hausse est le résultat direct de la flambée du prix du bétail, du fourrage, du gasoil et d'autres intrants de production sur le marché mondial, il est normal qu'elle profite, d'abord, au premier maillon de la chaîne. «Cette hausse de 6%, la première depuis janvier 2009, correspond à une moyenne de près de 1,5% par an, soit un niveau sensiblement identique au taux d'inflation enregistré sur la période qui se situe à 1,2%», a expliqué M. Akhannouch devant la commission des secteurs productifs à la Chambre des représentants. Aussi, s'agissant du respect de la loi de la concurrence, le ministre a souligné que le dossier a été soumis au Conseil de la concurrence afin d'examiner si les dispositions de la loi sur la liberté des prix et de la concurrence ont été respectées. Pour leur part, les groupes parlementaires ont exprimé leur «colère et préoccupation» quant au timing de cette hausse, ainsi que ses effets sur le pouvoir d'achat du citoyen. À cet effet, en supposant que l'augmentation respecte la loi de la concurrence, les groupes de la majorité et de l'opposition ont demandé au gouvernement de garantir que cette hausse profite de manière directe aux petits agriculteurs. «L'introduction et l'assurance d'une concurrence pure et parfaite entre les producteurs eux-mêmes et les producteurs et transformateurs constituent la meilleure façon pour assurer une meilleure valorisation du produit chez le producteur et un prix soutenable pour le consommateur», a indiqué le président de la commission des secteurs productifs à la Chambre des représentants, Said Chbaatou, dans une déclaration à la presse. Par ailleurs, il convient de souligner que la rencontre qui a réuni, mercredi dernier, la commission des secteurs productifs avec le ministre est intervenue suite à la demande d'un certain nombre de groupes parlementaires de la première Chambre. Aussi, les entreprises du secteur laitier ont convenu avec le département de l'agriculture de rétrocéder au moins 60% de l'augmentation des prix du lait aux agriculteurs et éleveurs. Cette mesure est effective dans l'immédiat, avec un effet rétroactif remontant au début du mois d'août 2013, selon le ministre de l'agriculture et de la pêche maritime. Ces événements interviennent dans un contexte de reprise où la filière a connu en avril 2009 la signature d'un contrat-programme entre le gouvernement et la Fédération interprofessionnelle marocaine de lait «Fimalait», en vertu duquel un soutien de 2 milliards de dirhams a été consenti pour la filière, notamment à travers le fonds de développement agricole.