Un minimum de 60% de l'augmentation du prix du lait ira aux éleveurs. C'est ce qui a été convenu lors de la rencontre qui a réuni Aziz Akhannouch, ministre de l'agriculture et de la pêche maritime et les opérateurs de la filière laitière, mercredi 4 septembre 2013, à Rabat. En effet, une augmentation du prix du lait a été confirmée le mois dernier trouvant son origine dans le contexte mondial marqué par des hausses continues dans les prix des matières premières, intrants, main d'œuvre, etc. Aussi, l'augmentation des coûts de production a été suivie par les opérateurs de la filière au Maroc par une révision à la hausse des prix du lait lors du dernier mois. A ce titre les opérateurs du secteur expliquent que «la hausse du prix du lait est de 6% sur les 4 dernières années et correspond à une moyenne de près de 1,5% par an, soit un niveau sensiblement identique au taux d'inflation enregistré sur la période qui se situe à 1,2%». Et c'est dans ce contexte que l'interprofession du lait a été entendue à ce sujet par le ministère de l'agriculture et de la pêche maritime qui avait appelé à cette rencontre d'explication et de discussion. Une rencontre qui a vu converger les points de vue de la profession et de la tutelle autour de l'importance du développement de l'amont agricole, du partage de la valeur ajoutée avec les éleveurs et le soutien du monde rural. Aussi a-t-il été convenu suite aux différents échanges de rétrocéder la plus grande part de cette augmentation aux agriculteurs. C'est ainsi que les entreprises du secteur seront amenées à rétrocéder 60% minimum de cette augmentation aux éleveurs. Ces mesures seront effectives dans l'immédiat avec un effet rétroactif remontant au début du mois d'août 2013. Il s'agit là d'une contribution importante au développement du monde rural et à l'essor d'un amont agricole compétitif et performant. En effet, le développement de l'agriculture a été pensé dans le cadre du Plan Maroc Vert de manière à couvrir tous les maillons de la chaîne de production dont la source se situe dans le monde rural. Dans le même sillage, il convient de rappeler que la filière laitière compte parmi les activités principales de l'agriculture marocaine et bénéficie pour cela de plusieurs programmes de développement lancés dans le cadre du Plan Maroc Vert. Ainsi, dans ses efforts de mise à niveau de la filière, le ministère de l'agriculture et de la pêche maritime a entrepris plusieurs actions structurantes visant, entre autres, la modernisation des techniques d'élevage, l'amélioration de la productivité du cheptel, l'organisation des éleveurs en coopératives et associations et le développement de partenariat avec les organisations professionnelles. La filière a également connu en avril 2009 la signature d'un important contrat-programme entre le gouvernement et la Fédération interprofessionnelle marocaine de lait «Fimalait» en vertu duquel un soutien de 2 milliards de dirhams a été consenti pour la filière, notamment à travers le Fonds de développement agricole. Les retombées de ces mesures se sont fait sentir à travers une augmentation importante du chiffre d'affaires amont de la filière qui avoisine 8 milliards de dirhams à destination de 1 million d'éleveurs de viande rouge dont 400.000 spécialisés dans l'activité laitière. Il est, par ailleurs, prévu de réaliser une croissance de 8 à 10% pour la production laitière pour l'année 2013 pour atteindre 2,8 milliards de litres.