Les tatouages noirs éphémères au henné noir constituent un danger pour la santé. Au Maroc, le Centre antipoison et de pharmacovigilance (CAPM) a lancé en juin une mise en garde pour éviter l'utilisation de la PPD et informer les citoyens sur les risques liés à ces tatouages. «Celle-ci a été publiée sur la revue doctinews», souligne Dr Houda Sefiani, médecin pharmaco-toxicologue au CAPM. Depuis mars à fin juillet 2013, le CAPM a recensé 20 cas d'allergies dont 9 cas sérieux qui ont dû être hospitalisés d'urgence. «Sur les 9 cas les plus graves, 8 personnes ont été tatouées sur la place Jemaa El-Fna», précise Dr Sefiani. Et D'ajouter que «ces sensibilisations ont affecté principalement des enfants». Il y a un mois, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) avait lancé une mise en garde en déconseillant vivement les vacanciers de recourir à ces tatouages. «Ces tatouages rencontrent beaucoup de succès par leur coloration noire qui est plus appréciée que la teinte habituelle du henné qui varie du brun à l'orange. Ils sont proposés aux vacanciers sur les plages, dans les centres de vacances ou sur les marchés», note l'agence. L'ANSM précise que la couleur noire est obtenue par l'ajout illégal de la paraphénylènediamine (PPD) dans le henné. Ce colorant noir qu'est la PPD a la particularité d'augmenter la longévité du tatouage. Il est extrêmement allergisant et provoque des réactions cutanées parfois très sévères. Chaque année, plusieurs cas d'eczéma allergique sont recensés en France. Des réactions allergiques surviennent quelques heures ou parfois quelques jours à la suite de la réalisation de ces tatouages. «Elles peuvent être limitées à la zone tatouée ou s'étendre à la zone avoisinante voire à tout le corps», indique l'ANSM. Ces réactions peuvent être sévères et nécessitent parfois une prise en charge médicale urgente, voire une hospitalisation. Le CAPM recommande le tatouage au henné naturel qui est inoffensif. Rappelons que la PPD est une substance autorisée uniquement dans les teintures capillaires, à une concentration ne pouvant excéder 6%. Elle est également utilisée pour colorer les textiles. En France, les tatoueurs qui utilisent cette substance risquent une contravention et s'exposent à un délit punissable de 37.500 euros et/ou de deux ans de prison.