Comme le reste des Etats membres de la communauté internationale, le Maroc célèbre ce 11 juillet la Journée mondiale de la population, l'une des 306 répertoriées dans l'éphéméride de l'ONU et qui est dédiée aux habitants des pays. Des journées mondiales ou internationales, il y en a quasiment une chaque jour, mais aucune ne revêt de signification plus cruciale dans le contexte actuel que celle qui s'annonce pour ce jeudi. La population mondiale qui est aujourd'hui de quelque 7,15 milliards d'âmes, s'accroît journellement de 232.000 habitants de plus et, d'après les projectionnistes, il n'est pas loin ce futur qui verra la population mondiale dépasser la barre emblématique des 10 milliards. Les plus optimistes d'entre eux ne voient pas approcher cette date sans appréhension. Mais si l'accroissement démographique naturel pose des questions, il est rarement pris en considération dans les politiques publiques. Au Maroc en particulier, les programmes du gouvernement ne se fondent, pour définir les objectifs, que sur les statistiques du recensement général de 1994, actualisées au besoin par des enquêtes de population. Résultat : l'essentiel des statistiques démographiques procède plus de la logique arithmétique qu'il n'a de contenu réel et, en définitive, il est plus théorique que concret. En sorte qu'il faudra attendre le prochain recensement prévu en principe pour 2014 pour que les chiffres rejoignent plus finement la réalité. L'une des questions qui se posent à l'heure actuelle est : combien sommes-nous ? Il y a pratiquement autant de réponses que de locuteurs. Mais, on s'accorde à penser que nous sommes aujourd'hui 32,6 millions de personnes à vivre au Maroc. La population légale n'est en effet, pas le nombre des nationaux, mais celui des résidents. Entre 1960 – date du 1er recensement général de la population et de l'habitat- et 2011, cette population s'est accrue de 178%. Une progression à première vue remarquable, mais qui néanmoins n'est pas la plus prononcée dans la région d'Afrique du Nord. De 1960 à 2011, la population algérienne a augmenté de 233% et elle est aujourd'hui de 36,5 millions d'âmes. On convient qu'il y a un demi-siècle, c'est la situation inverse qui prévalait et donc que les Marocains étaient plus nombreux que les Algériens. Une progression identique a caractérisé la population tunisienne qui est estimée aujourd'hui à 10,8 millions d'habitants, la libyenne à 6,5 et la mauritanienne à 3,6. Au demeurant, des écarts semblables sont observés au niveau du vivier qui fournit la force de travail dans un pays. Alors qu'au Maroc les classes d'âge allant de 15 à 64 ans représentent 67% de la population globale, en Algérie ces mêmes tranches font 69 et 70% en Tunisie. Mais il y a plus important : la progression de cette proportion dans le temps, puisqu'elle est susceptible de déterminer le futur proche dans la région. En 51 ans, de 1960 à 2011, la progression du nombre des personnes dont l'âge varie entre 15 et 64 ans a été de 31% en Algérie et de seulement 27% au Maroc. Cette évolution a enregistré un taux d'accroissement de 33% sur la même période en Tunisie.