Depuis 1989, date de sa proclamation par le Conseil d'Administration du Programme des Nations Unies pour le Développement «Journée mondiale de la population», la communauté internationale célèbre chaque 11 juillet cet événement pour attirer l'attention sur l'importance des questions de population dans le développement. Le Maroc ne déroge pas à cette règle. Le HCP (Haut Commissariat au Plan) chargé, de par ses attributions, de procéder à l'élaboration d'études et analyses et de suivi démographiques, produit, en la circonstance un communiqué de presse dans lequel il précise que pour, justement, suivre de près l'évolution de sa population et les changements que connaissent ses structures, ses caractéristiques et sa répartition géographique, le Maroc réalise, de manière périodique, tous les dix ans un recensement général de la population et de l'habitat. Et c'est en ce sens, précise-t-on de même source, que dans le but d'affiner sa connaissance des phénomènes démographiques et évaluer le chemin parcouru en matière de réalisation des objectifs du millénaire pour le développement (OMD), le HCP a effectué une grande enquête démographique nationale à passages répétés auprès de 105.000 ménages. Pour le HCP, les résultats de cette opération qui remonte à l'année 2010, confirment que le Maroc est bel et bien engagé dans un processus de sa transition démographique. Lequel processus, qualifié d'avancé, pourrait se traduire par une aubaine démographique. Dans la mesure où une baisse est prévue au niveau du ratio entre les tranches d'âges «dépendantes», les moins de 15 ans et les plus de 60 ans, d'une part, et la tranche en âge d'activité, les 15-59 ans, d'autre part. Ce ratio est passé de 94,2% en 1982 à 55,8% en 2010 et atteindrait sa valeur minimale vers 2017 (54,1%) avant de reprendre, sous l'effet du vieillissement, une tendance haussière (56,7% en 2030). Cependant, indique le HCP, « cette aubaine n'est ni permanente ni acquise, elle constitue une opportunité dont on ne peut tirer profit sans une réelle valorisation de ce formidable potentiel humain à travers l'amélioration du système d'enseignement et de formation et l'investissement dans les secteurs à forte création d'emplois et de richesse ». En attendant, le taux d'accroissement démographique annuel moyen a baissé à 1,05% en 2010 après avoir été de 1,62% entre 1982 et 2010. Cette évolution est le résultat d'une baisse conjuguée de la fécondité et de la mortalité. En 1982, une Marocaine mettait au monde durant sa vie de procréation 5,2 enfants alors, qu'en 2010, elle ne donnait naissance qu'à 2,19, soit une réduction de trois enfants contre deux seulement entre 1962 et 1982. Cette baisse de la fécondité s'explique essentiellement par le recul de l'âge au premier mariage (17,5 ans chez les femmes en 1960 contre 26,6 ans en 2010) et la généralisation progressive de la pratique contraceptive (8% chez les femmes en 1962 contre 63% en 2003). Parallèlement, l'espérance de vie à la naissance, évaluée à 74,8 ans, en 2010, a connu des gains continus, puisqu'un Marocain né aujourd'hui peut espérer vivre 14,8 ans de plus que celui né en 1982 et 27,8 ans de plus que celui né en 1962.