Les cris de mécontentement au sein du conseil de la ville de Rabat se font de plus en plus entendre. Le bilan négatif de la commune de Rabat marqué par un déficit de 70 millions de dirhams, a de nouveau fait sortir de leurs gants certains membres. C'est le cas du président et des membres du conseil de l'arrondissement de Hassan. Ces derniers ont appelé, à l'issue de la dernière session ordinaire de leur arrondissement, le ministère de l'intérieur à intervenir pour dissoudre le conseil de la capitale présidé par Fathallah Oualalou. Invoquant la mauvaise gestion de la ville, le conseil de l'arrondissement de Hassan, présidé par Driss Razzi du PAM, pointe du doigt les problèmes liés entre autres à la gestion des déchets, les transports, les problèmes des espaces verts et les routes ainsi que l'absence totale d'éclairage public dans certains quartiers de la ville. En réponse à cette initiative, Houcine Kerroumi, vice-président du conseil de la ville chargé des finances (MP), a déclaré à ALM : «On ne peut pas faire abstraction de l'existence d'un certain mécontentement de la part de la population, mais cela n'accorde aucunement à un arrondissement le droit d'outrepasser ses attributions en appelant à la dissolution du conseil de la ville». Toutefois, M. Kerroumi ne manque pas de qualifier le bilan du conseil de la ville de négatif. «J'interprète cet appel à la dissolution du conseil de la ville, bien qu'il ne soit pas conforme aux dispositions de la charte communale, comme un cri de mécontentement». Et d'ajouter : «En effet, nous n'avons pas réussi à innover pour créer une dynamique économique capable de générer une recette fiscale et remédier au déficit budgétaire de la ville. Alors que les besoins des citoyens augmentent chaque jour, le conseil de Rabat fonctionne avec la même matrice fiscale depuis plus de 7 ans. Il faut aujourd'hui se mettre autour de la table et faire une évaluation de cette situation». Toutefois M. Kerroumi justifie aussi cette situation par le fait que le conseil de la ville de Rabat est soumis à un statut particulier selon lequel c'est le wali qui est l'ordonnateur du budget et non le maire de la ville. Par ailleurs, rappelons qu'il ne s'agit pas du premier signe de mécontentement au sein du conseil de la ville. En avril dernier, sans avoir réussi à avoir la majorité, 40 conseillers sur les 85 composant le conseil de la ville avaient appelé au limogeage de certains membres du bureau. Dans ce document signé principalement par les conseillers de l'opposition (MP et PAM), ces derniers accusaient certains vice-présidents du conseil d'avoir failli à leurs obligations et leur font endosser «l'entière responsabilité de la hausse du déficit budgétaire du conseil durant l'année 2012».