A l'origine, les 24 Heures, qui accueillaient les voitures les plus sophistiquées du moment, étaient un banc d'essais incomparable pour les grandes marques et bon nombre de systèmes actuels sont nés au Mans : le frein à disque, les boîtes de vitesses, les turbocompresseurs, le développement des éclairages... Le Mans avait une vocation de précurseur en matière de technologie automobile. Mais il faut dire que de nos jours, une victoire au Mans représente une immense publicité et un chiffre d'affaires assuré pendant l'année qui suit. Tous les systèmes récents qui équipent de très nombreuses voitures de tourisme sont bannis au Mans et les voitures sont moins évoluées technologiquement que certains modèles de série haut de gamme. Mais comme le déclare Hugues de Chaunac, patron d'Oreca, «grâce à la course on a cependant énormément progressé au plan de la sécurité. Et cela, en revanche, est transférable sur la série». Les plus nostalgiques se rappellent, des plus belles éditions, et des plus grands drames à l'époque des grands duels Ferrari-Ford ou de l'épopée Porsche, au moment où la Formule 1 n'avait pas encore asphyxié le sport automobile. C'était l'époque où les écuries privées, comme celle de Jean Rondeau notamment, étaient en mesure de rivaliser avec les grands constructeurs. En 1923, l'Automobile Club de la Sarthe a organisé une épreuve d'endurance de 24 heures sur le circuit du Mans. Il y avait 33 concurrents au départ. L'équipage Lagache-Léonard, au volant d'une Chenard et Walker, a remporté l'épreuve en 128 tours, soit à une moyenne de 92 kilomètres/heure. Deux années plus tard, pour la première fois, les voitures ont été rangées en arrêt face aux pilotes qui devaient courir, monter la capote s'il y avait lieu et démarrer. Cette formule de départ «Le Mans» a duré jusqu'en 1969, année où Jacky Ickx avait pris tout son temps pour s'installer et boucler son harnais, afin de bien montrer le danger de cette formule de départ... ce qui ne l'a d'ailleurs pas empêché de gagner la course. En 1970, les pilotes ont été sanglés à bord des voitures. Bien avant cela, le drame qui a marqué la course mythique a eu lieu en 1955. Alors qu'il tentait d'éviter une voiture rentrant au stand, Lance Macklin a été percuté par l'arrière par la Mercedes De Pierre Levegh. Cette dernière a décollé et perdu son train avant dans le choc. Avant de s'écraser et de s'enflammer sur le bord de la piste, elle a ainsi projeté capot, moteur et boîte de vitesses dans la foule. Le bilan a été tragique : 92 morts dont environ 80 sur le coup et 140 blessés. La course s'est poursuivie mais Mercedes a abandonné et pris la décision de ne plus participer aux sports automobiles, décision qu'elle a réussi à tenir jusqu'à son retour en F1 à la fin des années 90. Suite à cet accident, de nombreux efforts ont été faits en termes de sécurité dans les grandes compétitions de sport automobile. En 1965, le public était toujours aussi attentif au duel Ford-Ferrari. Alors que l'année précédente, les Ford GT 40 qui étaient encore neuves avaient le show c'est Ferrari qui avait remporté la course. Bien décidé à gagner, Ford a commencé à développer des prototypes à moteur 7 litres pour faire face aux voitures de Maranello qui se sont imposées 5 années de suite. Finalement c'est la marque au cheval cabré qui a remporté sa 9ème victoire au Mans d'autant plus que la 275 GTB avait réussi à s'imposer dans la catégorie GT. Pour ses 50 ans, la course mythique offrait au public un plateau exceptionnel avec un duel opposant Ferrari à Matra, cette fois-ci. Cette dernière avait misé sur une équipe 100% française. Cette année-là, les Ferrari Daytona, les Porsche Carrera RSR ou encore les Chevrolet Corvette ont offert un beau spectacle au public dans la catégorie GTS. En 1980, Jean Rondeau est entré à jamais dans l'histoire des 24 Heures du Mans puisque c'est le seul pilote à s'être imposé au volant d'une voiture de sa construction et portant son nom à un moment où l'épreuve connaissait des moments difficiles. Aujourd'hui, les protagonistes sont les mêmes chaque année bien qu'ils essaient d'apporter des nouveautés remarquables, sans oublier le côté glamour de l'épreuve avec la participation notamment de Patrick Dempsey qui chérit particulièrement cette course.