A la décision politique succède la réalisation concrète. Annoncée il y a une semaine, la fusion entre l'USFP, le PT et le PS, trois partis de la gauche, commence à prendre désormais forme. Une commission tripartite composée de Abdelkrim Benatik, secrétaire général du Parti travailliste, Abdelmajid Bouzoubâa, secrétaire général du parti socialiste, et de Habib El Malki, président de la commission administrative de l'USFP, a été constituée lundi 3 juin. «Elle démarrera ses travaux dès la semaine prochaine, et se réunira incessamment en vue de réfléchir sur les aspects techniques et organisationnels», a indiqué à ALM M. Bouzoubâa. Et de préciser : «La plate-forme, résultat de cette commission tripartite, sera soumise aux instances des trois formations politiques afin d'être adoptée puis mise en œuvre». Pour sa part, M. Benatik souligne qu'«au-delà de la décision politique, la fusion, un projet qui n'est pas de tout repos, impose des mécanismes à mettre en œuvre par les trois partis aux niveaux local et régional, la Chambre des représentants, les communes…». Et d'ores et déjà, les conséquences de la décision de fusion du PT et du PS au sein de l'USFP se traduisent au niveau interne des deux formations : le PT organise un congrès en juillet afin de se dissoudre. Le PS prévoit un congrès le 30 juin. Par ailleurs, concernant les objectifs de cette fusion et à la nouvelle place que pourraient occuper les dirigeants du PT et du PS au sein de l'USFP, M. Benatik répond : «Nous ne cherchons pas à occuper des places, notre objectif est de redynamiser l'USFP afin qu'il redevienne une force de mobilisation de la gauche, présente un projet de société et soit partie prenante dans les futures élections législatives». En un mot, l'objectif affiché est que l'USFP redevienne une force alternative, prête pour l'alternance en 2016, l'unité de la famille de la gauche étant le maître mot. A ce sujet, M. Benatik estime qu'outre la fusion, il pourrait y avoir d'autres manières d'unir la famille de la gauche et de rallier d'autres partis de gauche, notamment ceux qui s'organisent aujourd'hui en fédération. Rappelons que le PS et le PT avaient fait partie de «l'Alliance pour la démocratie» qui regroupait à la veille des élections de novembre 2011 huit partis de tendances idéologiques différentes. Critiqués pour cela, les dirigeants de ces deux formations rétorquent : «Le G8 était une alliance préélectorale conjoncturelle. Aujourd'hui notre fusion avec l'USFP est purement idéologique».