Trois partis de gauche se sont engagés, mercredi à Rabat, à initier le processus de leur intégration au sein d'un parti unique «afin de proposer une alternative démocratique et moderniste à la période arriériste et rétrograde qui est en train de prendre forme actuellement». Représentés par leurs leaders qui ont donné une conférence de presse à cet effet, l'Union socialiste des forces populaires (USFP), le Parti travailliste (PT) et le Parti socialiste (PS) ont signé un communiqué commun dans lequel ils disent leur volonté d'initier le processus de leur fusion au sein d'un seul parti : l'USFP. Un projet qu'ils conçoivent non seulement comme une démarche ouverte sur les autres composantes de la gauche, mais encore extensible «à toutes les forces vives de la nation et à toutes les composantes progressistes de la société». Objectif que le 1er secrétaire de l'USFP a qualifié de projet de société moderniste élaboré afin de faire pièce aux pratiques rétrogrades qu'on tente d'ancrer dans la société. Driss Lachgar qui a laissé entendre que la réunification des trois partis de gauche était naturelle car «ce qui nous a divisés n'était que conjoncturel, tandis que le référentiel commun est resté toujours vivace», a également estimé que c'est le couronnement des efforts déployés qu'il a fait promesse de cette réunification lors du congrès qui l'a porté à la tête du parti. «Aujourd'hui, ma conviction est que tous ont la conviction que cette union est le vœu de tous, tant il s'agit de défendre des acquis que seules des décennies d'efforts et de militantisme ont permis d'engranger», a-t-il ajouté. Après avoir permis d'aller de l'avant sur la voie de l'intégration, «conformément aux attentes du peuple», il a déclaré que la nouvelle union des trois partis s'est érigée afin de proposer une alternative démocratique et moderniste à la pratique actuelle. «Notre conviction est que l'isolement est mortel dans le contexte actuel où le pays est menacé par l'arriérisme et les idées rétrogrades, et que le Maroc a besoin d'un grand pôle de gauche uni et fort». Prié de dire ce que sera ce pôle et s'il est ouvert sur les autres composantes de la gauche, et plus particulièrement le Parti du progrès et du socialisme qui est la 2ème en importance d'entre elles, Driss Lachgar a répondu que si le projet est effectivement extensible aux autres partis de gauche, le PPS s'est exclu du groupe après avoir choisi son camp. Si les autres partis sont les bienvenus, si même leur adhésion est ardemment souhaitée et qu'on s'emploie à les convaincre de franchir le pas, tel n'est pas le cas du PPS qui a préféré faire alliance avec les forces conservatrices, a-t-il déclaré en substance. A lire : Abdelkrim Benatik : L'alternative moderniste, c'est d'abord la proximité C'est également le référentiel originel commun qu'Abdelmadjid Bouzoubaâ a mis en avant pour expliquer son adhésion au projet de réunification. Il a estimé que ce socle a servi à bâtir la volonté commune de répondre tous ensemble aux attentes du peuple en matière de démocratie. Il a fixé à la nouvelle action commune l'objectif de contrer l'action rétrograde en cours, de renforcer le rang des militants pour l'intégrité territoriale et d'en faire un bloc uni dans sa diversité et de s'employer à convaincre les autres composantes de la gauche à façonner ensemble un grand parti progressiste et moderniste. Pour cela, a-t-il ajouté, point n'est de raviver les anciennes différences, dont il faut au contraire faire table rase en les gommant au sein de la nouvelle USFP. Ce vœu d'une nouvelle gauche plus unie et plus forte a également été celui d'Abdelkrim Benatik. Le leader du Parti travailliste a jugé qu'il est grand temps de mettre fin à la pensée monopolistique et à lui substituer un projet démocratique et moderniste qui sauvegarde les acquis et fait progresser le pays vers davantage de bien-être économique et social. Il s'est déclaré d'autant plus persuadé de la réussite du projet d'intégration que, contrairement à ce qu'on pourrait penser, les discussions ont été laborieuses et n'ont rien omis de ce dont il faut débattre. Mais, a-t-il ajouté, l'engagement pris aujourd'hui n'est que le début d'un processus, ce pas franchi, il nous faut aller plus en avant sur la voie de la démocratie. Il a considéré que pour ce faire, il faut aller vers la société civile et la convaincre de s'associer au projet.