Le département d'Abdelouahed Souhail se penche actuellement sur une stratégie dédiée au secteur dont il préside les destinées. Des bribes de ce plan ont été avancées, lundi dernier à Rabat, par le ministre de l'emploi et de la formation professionnelle, qui ne voulait pas en gâcher le charme puisque cette stratégie sera bientôt détaillée. Quand même, M. Souhail, qui a pris l'habitude de tenir une conférence à l'occasion de la Fête du travail pour étaler les réalisations de son département, ne s'est pas empêché, avec humour, de dévoiler quelques dessous de ce dessein. «La formation professionnelle a avancé à pas de géant au Maroc, c'est pourquoi notre stratégie abondera dans ce sens en élargissant notre champ d'action. L'objectif étant de permettre à plusieurs couches sociales et tranches d'âge de tirer profit de cette formation», a soufflé le ministre. Aussi, la formation continue, la bonne gouvernance du travail indépendant, le secteur informel et la validation des acquis professionnels constituent, selon M. Souhail, des centres d'intérêt dans cette stratégie. Concernant l'adaptation de la formation acquise dans les universités au marché de l'emploi, le ministre a rappelé la création d'antennes de l'Agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences dans quelques facultés à Rabat et Casablanca pour que les étudiants recourent davantage aux services de cette agence qui leur permet d'avoir un contact avec le marché. S'agissant du boycott, par certains syndicats, de la dernière réunion consacrée au dialogue social qui devait avoir lieu samedi dernier, Monsieur emploi a estimé que «c'est un rendez-vous raté !». Pour le ministre, qui a précisé avoir appelé à la tenue de réunions avec les syndicats, «le dialogue social devrait quand même se poursuivre». Ceci étant, l'année 2012 s'est distinguée entre autres par la quasi-stagnation du taux de chômage entre 2011 et 2012 enregistrant ainsi des taux respectifs de 8,9 et 9%, voire la création de 127.000 postes d'emploi rémunérés. La même année a été marquée par la diminution du nombre d'établissements ayant fermé de 41% entre 2011 et 2012. La diminution du nombre d'établissements ayant procédé à la réduction des effectifs de 47,4% et celui de pertes d'emplois en raison des fermetures des établissements ou de compression du personnel de 41,30%. Ce nombre est passé de 5.971 postes en 2011 à 3.508 en 2012. Cette année a été, de plus, marquée par la conclusion de plusieurs conventions relatives à l'emploi, le recul du nombre de grèves et la dynamisation des rôles des conseils nationaux tripartites prévus par le Code du travail. En ce qui concerne le domaine de la protection sociale, les efforts déployés par la Caisse nationale de sécurité sociale ont permis de couvrir 2,71 millions de salariés en 2012, contre 2,54 millions en 2011, soit une augmentation de l'ordre de 7%. Malgré ces efforts fournis, le ministère de tutelle se lance plusieurs défis. Ainsi, il envisage, entre autres, d'assurer le développement et la réforme du système d'intermédiation (privé et public), mettre en place un observatoire de l'emploi, étendre et procéder à une généralisation progressive de la protection sociale et de la couverture médicale de base. Que ces défis ne demeurent pas lettre morte !