Sans clashes, désormais, avec doigté et presque de manière institutionnelle qu'on veut mener la guerre des courants au sein de l'USFP. Les travaux de la commission administrative de l'USFP, tenus le week-end dernier, ont donné l'idée d'un parti où les différences d'opinion sont les bienvenues. C'est ainsi que le débat autour de «l'institutionnalisation des courants» a fini par être inscrit à l'ordre du jour de la réunion de la commission administrative du parti de la rose. Et ce, à l'issue d'un plaidoyer de Ahmed Reda Chami, principal instigateur du courant «Le renouveau et la construction» annoncé vendredi à la veille de la réunion de ladite commission. «Il s'agit pour nous de trouver les moyens juridiques de faire reconnaître au sein du parti l'existence de tendances politiques différentes», a déclaré à ALM Mehdi Mezouari, député et membre du nouveau coureau. Une idée à laquelle s'oppose la majorité des partisans de Driss Lachgar. «C'est sur la base d'une plate-forme politique claire et précise et par voie d'élections démocratiques qu'un courant peut faire légitimement partie des instances de toute formation politique», a expliqué Abdelkebir Tabih, membre du bureau politique du parti. Toutefois au sein de la réunion de la CA, l'idée d'institutionnaliser les tendances politiques a trouvé autant de détracteurs que de sympathisants. Mais pour trancher cette question et penser à d'éventuels mécanismes, le premier secrétaire a proposé de confier cette tâche à la Commission de l'organisation et de la gouvernance. Une victoire symbolique et politique, estime M. Mezouari. Par ailleurs, selon M. Tabih, le nouveau courant mené par Ahmed Reda Chami ne dispose pas d'une ligne politique qui a été explicitée de manière officielle aux militants, mais il émane de personnes mécontentes des résultats du neuvième congrès. Quels sont donc les contours de ce nouveau courant qui revendique sa différence ? Politiquement, rien de nouveau. Ledit courant adhère aux fondamentaux du l'USFP, aux résolutions et positions issues du 9ème congrès, précise M. Mezouari. Mais la nuance existe, selon ce dernier, dans le style et la mise en œuvre. «Ce courant est une réalité, il accomplit son agenda et fraie son chemin au sein du parti. Nous sommes des jeunes avec une nouvelle vision, de nouvelles ressources, un nouveau style de management», souligne-t-il. Et d'ajouter : «Nous voulons être la conscience du parti, une autre voix qui veut enrichir et élever le débat afin que l'USFP ne soit pas un parti verrouillé. Nous proposons une nouvelle offre politique, on veut s'adresser au peuple de gauche sans faire une scission au sein de l'USFP». Outre le débat autour de l'institutionnalisation des courants, les membres de la CA ont voté à l'unanimité le projet de la Commission nationale d'arbitrage et de déontologie, et celui de la Commission nationale de contrôle financier, d'administration et des biens. Les membres de la CA ont également voté le projet du budget 2013 qui s'élève à 15 millions DH dont 30% en forme de subvention de l'Etat.