Les cinq messages livrés par le rapport sur la nécessaire transformation des économies arabes qui a servi de plate-forme aux travaux de la réunion peuvent se résumer en un seul: le Maroc est susceptible d'être un modèle pour la région Mena. Les experts conviés par l'Isesco mercredi à Rabat pour plancher sur la problématique de l'économie de la connaissance ont, en effet, convenu que les réformes politiques et économiques engagées par le Maroc depuis une décennie le désignaient à frayer la voie vers ce que certains d'entre eux ont appelé «la 3ème révolution technologique». La réunion a donc affiné son objet et a fait de son thème central la recherche d'«un nouveau modèle de développement pour le Maroc: quelle feuille de route pour l'économie fondée sur la connaissance?». Organisée à l'initiative de l'Isesco en partenariat avec le ministère de l'économie et des finances (MEF) et le Centre de Marseille pour l'intégration en Méditerranée (CMI), la réunion fait suite aux recommandations du 4ème sommet de l'Organisation de la Conférence islamique qui avait invité en 2008 depuis Azerbaidjan les pays membres à préparer l'économie de la connaissance. Instruits des conclusions du rapport rédigé à la diligence du CMI, de la Banque mondiale, de la BEI et de l'Isesco et intitulé «Transformer les économies arabes», les participants ont donc voulu pousser plus avant sur la voie de l'identification de mesures d'application rapprochant de l'objectif final d'un «développement inclusif et durable». La plate-forme théorique tournait autour de 5 axes principaux – les messages du rapport- que sont l'adoption d'un modèle de croissance basé sur la connaissance et l'innovation, l'amélioration de l'instruction et des qualifications de la population, la création de conditions appropriées pour le développement de secteurs spécifiques, l'aménagement des conditions de coordination entre les différentes actions et la promotion de l'intégration régionale. L'enjeu est de taille puisque «partant du fait que la connaissance a été et sera toujours au cœur du développement des nations, leurs performances en termes de croissance, de création d'emplois et d'équité territoriale, et au regard des défis auxquels est confronté le Maroc et les pays de la zone Mena, la question de l'économie de la connaissance est considérée comme un vecteur déterminant pour les dynamiques de modernisation et de transformation et sociale auxquelles est appelée la région». De ces outils de l'économie du savoir, le directeur général de l'Isesco a dit que l'élément humain en étant le plus important, l'organisation s'est attachée à étendre et à renforcer sa coopération avec les universités et les grandes écoles. Si la connaissance est l'entrée de la 3ème révolution technologique, alors nul moyen d'y accéder qui n'est d'y préparer l'élément humain. Il a toutefois estimé que cet investissement doit s'accompagner d'une tendance méthodique vers la coopération et l'intégration régionale. Appel auquel a souscrit Mats Karlssen, DG du CMI, qui a rappelé que «des politiques actives d'intégration régionale dans le monde arabe et autour de la Méditerranée permettraient d'accélérer les révolutions nécessaires». Il a également jugé que l'existence de «spots de croissance» contribuera à l'instauration de la confiance autour du nouveau modèle économique. Pour Mohamed Chafiki, représentant du MEF, ces préoccupations se retrouvent parmi les grandes orientations qui guident le modèle d'économie inclusive et durable marocain. Un canevas qui tourne autour de 4 grands piliers: l'institutionnalisation, l'éducation, l'innovation et la stratégie numérique. Au demeurant, a-t-il déclaré, des secteurs où le Maroc a réalisé des progrès substantiels et qu'il est en train de conforter par une politique de stratégies sectorielles doublée de préoccupations de cohérence et de coordination susceptibles de lui assurer efficacité et rentabilité.