Le statu quo dans la question du Sahara «est non seulement inacceptable, mais représente un sérieux risque pour la région du Maghreb et ailleurs», a affirmé, mardi à Madrid, le ministre délégué aux affaires étrangères et à la coopération, Youssef Amrani. «On ne peut pas permettre que cette région soit exposée à l'incertitude qui aggraverait les vulnérabilités déjà existantes», a souligné M. Amrani, l'invité d'une rencontre-débat organisée par l'agence de presse espagnole «Europa Press», en présence notamment des ministres espagnols des affaires étrangères et de la coopération, José Manuel Garcia-Margallo, de la défense, Pedro Morenés, et du directeur du Centre national d'intelligence (CNI), Félix Sanz Roldan. Devant un parterre d'hommes politiques, de diplomates et de représentants des médias, le responsable marocain a souligné l'«urgence d'éviter que de nouveaux facteurs de violence s'emparent de la situation provoquant davantage de tensions» dans la région. Pour remédier à cette situation, a-t-il dit, le Maroc a «assumé volontairement et pleinement ses responsabilités en présentant l'initiative d'autonomie au Sahara», notant que cette proposition, «sérieuse» et «crédible», offre «une réponse constructive à l'appel du Conseil de sécurité, du secrétaire général de l'ONU et de l'ensemble de la communauté internationale à parvenir à une solution politique, juste, durable et mutuellement acceptable pour ce différend régional». Il a également souligné que le Royaume a mis en garde, depuis plusieurs années, la communauté internationale contre les risques qui pèsent sur la stabilité et la sécurité dans la région du Sahel, citant à cet effet le cas du Mali, un pays où prévalent, selon M. Amrani, les «manifestations les plus brutales d'extrémisme, du terrorisme et du séparatisme». «La genèse de la crise aiguë que traverse le Mali est porteuse d'enseignements car elle a mis en évidence une collusion manifeste entre des groupes ayant des velléités terroristes et séparatistes», a indiqué le ministre délégué.