Nous sommes dans la capitale ismaélite Meknès. Tout semble être anormal, ce matin du mercredi 20 mars, dans la rue n° 63 donnant sur le boulevard de la Résistance quartier Zarhounia. Des policiers se plantent dans ses quatre coins. Un cordon sécuritaire dressé depuis plus d'une demi-heure. Les habitants sortent de chez eux, curiosité oblige. Mais ils savent déjà que tôt le matin du vendredi 15 mars, une femme blessée a été retrouvée sur les lieux. Gisant dans une mare de sang, elle portait au niveau de sa poitrine, abdomen et main droite des traces de cinq coups d'un objet tranchant. Mais, elle était en vie. Elle a été évacuée vers les Urgences de l'hôpital Mohammed V. Malheureusement, elle a succombé, samedi 21 mars, à ses blessures. Ils savent également que la victime est une femme connue dans la région. Mère de deux fillettes, âgée de trente-cinq ans, elle empruntait, chaque matin, tôt, le chemin allant de chez elle au quartier Sidi Baba à destination d'un café situé à Oujah Arousse où elle préparait crêpes, «msemen» et «harcha». Vers midi de ce mercredi 20 mars, deux fourgons policiers arrivent. Menotté et entouré de policiers en tenue civile, un jeune homme descend de l'un d'eux. C'est lui le criminel, le meurtrier, qui a rendu deux petites belles filles orphelines de leur mère. Âgé de vingt-sept ans, ce repris de justice doublé de marchand ambulant a été conduit par les éléments de la police judiciaire de Meknès pour reconstituer le crime de coups et blessures ayant entraîné la mort de cette mère de famille. En fait, il leur explique tout, en détail. Il était sous l'effet de la drogue, ce matin du vendredi, quand il s'est planté devant la victime. Sous la menace d'un couteau, il a essayé de lui arracher son sac à main. Ayant manifesté de la résistance, il n'a pas hésité à lui adresser cinq coups. Elle s'affaisse sur-le-champ, alors que lui a pris la poudre d'escampette. Heureusement, quelques témoins ont pu dresser un portrait de lui pour être arrêté lundi 18 mars. La victime, mère d'une famille, a été enterrée dans sa ville natale, Kenitra. Ses deux fillettes ne se remettent pas d'avoir perdu leur mère. Quant au mis en cause, il sera conduit, le vendredi 29 mars, devant le juge d'instruction.