Une nouvelle loi «Fini-Bossi» sur l'immigration a été adoptée par le Sénat italien. Cette loi vient remplacer l'ancienne «turco-napolitano» qui réglementait jusque-là le flux migratoire. Le Sénat italien a adopté jeudi dernier une nouvelle loi « fini-bossi » sur l'immigration par 153 voix pour, 96 contre et 2 abstentions. Selon la nouvelle loi, réglementant désormais le flux migratoire, seuls les immigrés munis d'un contrat de travail conclu avec une entreprise ou avec une famille pour les travaux domestiques, seront habilités à entrer en Italie. La nouvelle loi exige que le contrat de travail sera initialement d'une durée d'un ou de deux ans renouvelable jusqu'à un plafond de six ans. Ensuite l'immigré, qui n'aura commis aucun délit, sera gratifié d'une carte de séjour d'une durée indéterminée. Et après un séjour de dix années consécutives, il peut solliciter et obtenir la nationalité italienne pour jouir enfin de tous ses pleins droits de citoyenneté. Le nouveau projet impose également de nouvelles restrictions en matière de regroupements familiaux. Ainsi, seuls les enfants mineurs, âgés de moins de 18 ans, et par exception les enfants majeurs totalement handicapés, seront autorisés à rejoindre leurs parents supposés être en situation régulière. Pour les parents ayant un enfant majeur et en situation régulière, la nouvelle réglementation leur permet de rejoindre leur progéniture en Italie. Et pour bien maîtriser la gestion du fichier des immigrés, les autorités italiennes procéderont à la création d'un guichet unique qui sera connecté directement par les moyens télématiques aux missions diplomatiques et consulaires du pays à l'étranger. Ce guichet servira de lien d'attache entre le pourvoyeur et demandeurs d'emploi. Avec cette nouvelle réglementation, les immigrés clandestins, estimés à au moins 300.000, ceux dont l'identité s'avérerait douteuse et ceux n'ayant pas d'emploi régulier même s'ils possèdent un permis de séjour feront illico-presto l'objet de l'expulsion. Procédure appuyée par les accords bilatéraux de réadmission conclus par l'Italie avec les pays émetteurs de main d'œuvre. L'immigré irrégulier frappé de deux mesures d'expulsion sera, à la troisième tentative de pénétration clandestine, appréhendé et poursuivi en justice avec le risque d'écoper d'une peine de un à quatre ans prison à purger dans les geôles italiennes où croupissent déjà plus de 28.000 extra-communautaires pour divers délits. En termes de contrôle des frontières maritimes, la nouvelle loi autorise, pour la première fois, les navires de guerre à inspecter les bateaux suspects même dans les eaux extraterritoriales et à faire usage de leur force de dissuasion. Selon les statistiques officielles, le nombre des immigrés régulièrement installés dans le pays s'élèverait au 31 décembre 2000, à environ 1,4 million de personnes, soit 2,9 % de la population italienne, 814.000 Chrétiens, 621.000 Musulmans et 115.000 de diverses religions. Les Marocains, 160.000 ressortissants, représentent la première communauté étrangère dans la péninsule.