L'immigration ne peut contrebalancer le vieillissement de la population européenne, selon l'exécutif de l'UE. Les immigrés extra-communautaires seront désormais soumis à la procédure des empreintes digitales. L'immigration seule ne peut contrebalancer les effets du vieillissement de la population européenne, ni résoudre les problèmes du marché du travail de l'union européenne (UE), a affirmé mercredi la commission européenne. Ce constat survient à un moment où les voix se multiplient en Europe pour apporter une réponse commune au « défi »de l'immigration. Même si le flux migratoire doublait simultanément à un doublement du taux de fertilité, le marché du travail et le système des pensions ne seront pas pour autant « sécurisés », assure l'exécutif européen dans son rapport 2002 sur la situation sociale en Europe. Les remarques contenues dans le rapport interviennent dans un contexte où le débat sur l'immigration prend de l'ampleur. De nombreuses voix attribuent les récents succès électoraux de l'extrême droite xénophobe au problème de l'immigration, notamment clandestine. Effrayés par les scores électoraux obtenus par les partis populistes dans de nombreux pays européens, les quinze s'accordent sur l'urgence d'apporter une réponse commune à ce phénomène. Le chef du gouvernement espagnol, José Maria Aznar, a affirmé qu'un consensus existait entre les pays membres de l'union pour définir de manière « prioritaire » une politique commune en matière d'immigration et d'asile lors du sommet européen du 21 juin à Séville (Espagne). Aznar, dont le pays assure la présidence semestrielle de l'UE, a souligné qu'il a déjà discuté avec plusieurs leaders politiques européens de l'initiative préparée conjointement avec le premier ministre britannique, Tony blair, en faveur de politiques « claires et opérationnelles » au sein de l'UE en matière d'immigration et d'asile. Pour lui, il devient urgent de mener une lutte continue contre les « mafias spécialisées en immigration illégale », à travers un contrôle plus effectif des frontières extérieures de l'UE. Et ce, tout en sensibilisant l'opinion européenne sur la nécessité de faire la distinction entre l'immigration légale et l'immigration clandestine. Par ailleurs, la chambre des députés italienne a approuvé, mercredi, un amendement du projet de la loi bossi-fini sur l'immigration instituant la prise obligatoire des empreintes digitales pour tous les immigrés extra-communautaires demandeurs du permis de séjour en Italie. L'amendement,mis au point par la commission des affaires constitutionnelles de la chambre des députés où la coalition de centre droite dispose d'une majorité confortable, a été adopté par 236 voix pour, 168 contre et 2 abstentions cette nouvelle mesure qui s'applique même dans le cas de demande de renouvellement du «permesso di soggorno» (permis de séjour). Il n'entrera en vigueur qu'après l'adoption finale du projet de loi bossi-fini qui fait l'objet d'une vive polémique dans les deux chambres du Parlement italien entre les parlementaires des coalitions de centre-droite (au pouvoir) et de centre-gauche (opposition). Même certains députés démocrates chrétiens affichent leur opposition à certaines clauses de la nouvelle loi sur l'immigration. Ils exigent notamment la régularisation de la situation de tous les immigrés clandestins qui travaillent actuellement en Italie.