Le nombre de demandeurs d'asile dans les pays de l'UE a baissé en 2004 alors que celui des immigrants clandestins a augmenté, selon un rapport d'EURODAC, l'instrument européen de gestion de l'asile dans l'UE, créé en 2003 et qui gère une base de données des empreintes digitales. EURODAC qui détermine l'Etat membre de l'UE responsable de l'examen d'une demande d'asile, affirme aussi que le nombre de demandes d'asile multiples a doublé l'année dernière, 13 pc des personnes contrôlées ayant déjà introduit au moins une autre demande d'asile dans le même pays ou dans un autre Etat membre. Si les demandes d'asile ont baissé au cours des dernières années au dessous du seuil de 160.000, en raison essentiellement des mesures dissuasives au niveau européen, un demi million d'immigrés clandestins arrivent chaque année dans l'UE pour s'ajouter à quelque 700.000 immigrés légaux, selon des statistiques européennes. Dans le cas où le contrôle d'EURODAC révèle que des empreintes ont déjà été enregistrées, le demandeur d'asile peut être renvoyé dans le pays dans lequel ses empreintes ont été enregistrées en premier. Le système qui repose "exclusivement" sur une comparaison biométrique, ne contient pas de détails comme le nom de la personne, explique la Commission européenne, siège de l'unité centrale reliée aux Etats membres participant à cette base de données. Depuis deux ans, les empreintes de toute personne de plus de 14 ans sollicitant l'asile dans l'UE, en Norvège et en Islande sont stockées dans cette base de données, mise en place pour développer une politique d'asile commune à tous les Etats membres. Le Danemark, seul pays de l'UE à ne pas faire partie de ce mécanisme, y adhérera bientôt, ainsi que la Suisse en vertu d'accords signés récemment dans ce sens. Depuis les accords de Schengen de 1985 qui ont permis la liberté de circulation à l'intérieur des frontières de l'UE, à l'exception de la Grande Bretagne et de l'Irlande, les dirigeants européens ont pris conscience de la nécessité d'une coopération en matière d'immigration et d'asile, sans parvenir jusqu'ici à s'entendre sur ses modalités pratiques. Le livre Vert présenté récemment par l'exécutif européen, trace des "lignes" sur lesquelles les pays de l'UE doivent s'entendre pour limiter le nombre d'immigrants, tout en considérant "l'immigration légale comme une opportunité et un enrichissement pour l'UE".