Associations et syndicats devraient manifester aujourd'hui en Italie pour protester contre la loi relative à l'immigration. Ils réclament l'abrogation de la loi "Bossi-Fini", qualifiée de "trop répressive". En Italie, des voix s'élèvent pour protester contre la loi relative à l'immigration. L'association Al Mohammadia et d'autres organisations italiennes et étrangères ainsi que des syndicats appellent aujourd'hui à une manifestation à Rome. Adoptée sous l'ère Berlusconi, cette loi est pointée du doigt. Les protestataires l'estiment "trop répressive" et représentant une "menace pour les intérêts des immigrés". Aussi, ils réclament son abrogation et sa substitution par une autre plus "équitable". "Non à la loi Bossi-Fini, oui aux droits et à la dignité" est le slogan choisi par les intéressés pour cette manifestation. Entrée en vigueur en août 2002, cette loi dite "Loi Bossi-Fini", du nom des dirigeants de la Ligue du Nord et de l'Alliance nationale, définit les conditions d'entrée dans le territoire italien. Ainsi, la délivrance du permis temporaire de séjour est-elle strictement conditionnée par l'obtention d'un contrat de travail préalable sur le sol italien, d'une durée de deux ans. Une condition fortement contestée par les ONG. En outre, cette loi durcit également les conditions du regroupement familial. L'immigré ne peut rejoindre sa famille que s'il dispose d'un travail. En ce qui concerne, les immigrés dits «irréguliers», ils peuvent être expulsés sitôt leur appréhension par les services de police ou autres. Ceux qui entrent clandestinement au pays, ils sont internés dans les centres de séjour temporaire pendant deux mois, le temps pour les autorités de vérifier leur identité avant leur expulsion. De même qu'en vertu de la même loi, le demandeur de permis de séjour ou du renouvellement de celui-ci est soumis à la prise d'empreintes digitales. La politique migratoire adoptée par Silvio Berlusconi a été fortement critiquée, non seulement par les associations œuvrant dans le domaine des droits de l'Homme, mais également par les partis de la gauche. Pour rompre avec l'ère Berlusconi, l'actuel gouvernement de gauche a opté pour une nouvelle politique qualifiée de "souple". En été dernier, il a procédé à la régularisation de 350.000 clandestins. Il a également initié, en août dernier, un nouveau projet de loi sur l'immigration. Ce texte prévoit la diminution de moitié de la durée de résidence nécessaire à l'obtention de la citoyenneté italienne. De dix ans, ce délai passe à cinq. Le projet prévoit également d'introduire la notion de droit du sol : les enfants nés en Italie de parents étrangers pourront ainsi accéder à la citoyenneté à leur majorité. Les MRE établis en Italie Les étrangers résidents en Italie seraient aujourd'hui près de 2,8 millions. Ils viennent pour la plupart des pays d'Europe de l'Est (Albanie, Roumanie Ukraine), d'Asie (Chine, Inde, Sri Lanka) et d'Afrique (Maroc, Tunisie). La communauté marocaine compte près de 300.000 personnes.