La chambre criminelle près la Cour d'appel d'El Jadida a rendu son verdict, jeudi dernier, dans l'affaire de l'enseignant qui abusait de ses écolières en le condamnant à deux ans de prison ferme. Un verdict considéré comme clément par les parents des écolières. Selon le procès-verbal, l'affaire a éclaté à l'école primaire Al Manfalouti, située au douar Lamâachate, commune rurale Ouled Ahssayen, province d'El Jadida. C'est en mai 2011, toujours selon le dossier de l'affaire, qu'un père d'une fillette, âgée de neuf ans, s'est adressé à la brigade de la gendarmerie royale de la capitale doukkalie pour déposer une plainte faisant état que sa fille a été abusée par son enseignant. En sa présence, les enquêteurs ont entendu le témoignage de la fille qui a tout raconté. Elle a affirmé que son enseignant l'avait conduite vers une chambre aménagée pour être une cantine. Il lui a enlevé ses effets vestimentaires et a touché sa partie intime. L'écolière a précisé que l'enseignant avait choisi le moment de la récréation pour passer à l'acte. Les enquêteurs qui ont alerté le parquet général près la Cour d'appel d'El Jadida ont également entendu les témoignages des enseignants de l'école en question. Mais en vain. Personne n'a jamais rien remarqué. De plus, l'enseignant en cause a nié, au départ, les charges retenues contre lui. Seulement, les investigations ont révélé que d'autres écolières ont été abusées par le même enseignant. L'enquête effectuée par les limiers de la gendarmerie royale a permis de découvrir qu'il versait à chaque fillette une pièce d'un dirham à chaque fois qu'il satisfaisait, sans vergogne, ses besoins bestiaux. En effet, il a été poursuivi, en état d'arrestation, selon les dispositions des articles 484 et 487 du code pénal pour attentat à la pudeur sur ses écolières. Le premier article prévoit une punition allant de deux à cinq ans de prison ferme. Tandis que le second aggrave le châtiment de cinq à dix ans de réclusion criminelle puisque l'enseignant a été considéré comme une personne qui a une autorité sur ses victimes. Et pourtant, le président de la Cour d'appel l'a fait bénéficier de toutes les circonstances atténuantes en le condamnant à deux ans de prison ferme dont il avait déjà purgé dix mois.