Une année après le lancement par le Souverain de l'opération de la généralisation du système Ramed, ciblant 8,5 millions de personnes défavorisées, un bilan s'impose. C'était l'objet d'une rencontre tenue, mercredi 13 mars, à Skhirat en présence de Abdelilah Benkirane, chef de gouvernement, Lhoussaine Louardi, ministre de la santé et plusieurs autres membres de l'Exécutif. «Malgré les difficultés rencontrées au cours de son exécution, ce programme dont l'objectif est de prendre en charge les frais de soins de santé des personnes économiquement démunies constitue un modèle de par son ambition à assurer la cohésion sociale et de lutter contre la précarité, ainsi que de par l'engagement et la détermination de tous les intervenants à le réussir», a déclaré le chef de gouvernement. Pour ce qui est des chiffres, le ministre de la santé a indiqué que le nombre de bénéficiaires disposant de cartes Ramed ou des reçus dépasse les 5,26 millions, soit 60% de la population cible. Aussi, il a précisé que le budget alloué à ce programme au titre de l'année 2013 dépasse les 3 milliards DH, dont 2,2 milliards dédiés aux médicaments. Une enveloppe dont l'Etat assure le financement à hauteur de 75%, vient ensuite la contribution des bénéficiaires en situation de vulnérabilité à 19%, une contribution moyenne de 120 DH annuelle par adhérent plafonnée à 600 DH par famille. De leur part, les collectivités territoriales participent au financement de cette opération à hauteur de 6%. Toutefois selon le ministre de la santé, il va falloir mener une réflexion pour la pérennisation du financement du système. Autres satisfactions affichées par l'Exécutif, on cite le nombre d'actes médicaux effectués dans le cadre de ce programme et dont le nombre s'élève à 226.000. «C'est la première fois que les concitoyens et concitoyennes ont pu bénéficier d'opérations chirurgicales lourdes», a souligné M. Louardi, citant à titre d'exemple les greffes d'organes (rein, cornée, moelle). Mais malgré les points positifs de ce bilan, les difficultés rencontrées dans l'exécution de ce programme sont légion. On note à ce titre l'accès aux soins et la répartition de l'offre de soins à l'échelle nationale, ainsi que l'insuffisance des médicaments et de dispositifs médicaux, ceci sans parler du manque de ressources humaines et d'infrastructures qui touche l'ensemble du système de santé. On note aussi la pression que subissent les centres de santé avec le nombre croissant de bénéficiaires du Ramed estimé en 2013 à 5,26 millions, alors que le ministère s'attendait à recevoir moins de 3 millions de bénéficiaires. Ceci sans parler des retards de délivrance des cartes de Ramed. A ce titre, le représentant du ministre de l'intérieur (Mohand Laenser était absent) a déclaré que son département forme plus de 3.000 fonctionnaires et met en place un système informatique pour remédier à ces retards et mettre à jour ses données. «Ce n'est qu'un début. Nous allons avec les ministères de l'intérieur et des finances et tous nos partenaires aux niveaux local, régional et central faire le nécessaire pour remédier à ces dysfonctionnements afin qu'à terme nos concitoyen(e)s puissent bénéficier des soins de qualité là où ils sont, selon leurs besoins, leurs maladies, et non selon ce qu'ils ont dans leurs poches», conclut le ministre de la santé.