La ville du détroit veut réhabiliter sa Plaza de Toros, qui a vu jouer les plus célèbres toreros de leur époque, comme Manuel Benítez Pérez, plus connu des amoureux de la corrida par «El Cordobés». Une commission vient d'être créée, suite à une visite effectuée aux arènes, sous la présidence du maire de la ville, Fouad El Omari, et à la demande de l'Observatoire pour la protection de l'environnement et du patrimoine historique de Tanger. «Cette commission est composée des représentants du conseil communal, de la société civile ainsi que des départements publics concernés, et ce en vue de bien étudier la possibilité de réhabiliter ce site historique», selon la mairie. Construite à la fin des années 40 par les Espagnols, avant d'être inaugurée en grande pompe le 27 août 1950, la Plaza de Toros, propriété de la commune de Tanger, se trouve, depuis plus de 40 ans, dans un état lamentable de délabrement. Considérée comme témoin de l'histoire de la ville sous statut international, elle reste toujours au centre des préoccupations des Tangérois. Sous la présidence de l'ex-maire Dahmane Derham, le conseil communal a réagi en affectant à la Plaza une enveloppe de 30 millions DH. Laquelle provient de la vente par la mairie des biens hérités à l'époque du Duc de Tovar, un riche Espagnol ayant vécu à Tanger et y est mort en 1953. Le bureau actuel du conseil communal exprime sa volonté de donner vie à ce projet. Situé sur une superficie de 17.000 m2, dont les gradins et l'aire de jeu occupent respectivement 4.400 m2 et 2.000 m2, ce monument devra, d'après la même source, garder son aspect architecturel circulaire avec sa façade au style hispano-mauresque. Les membres de la nouvelle commission se sont engagés à étudier et examiner toutes les propositions des parties prenantes, y compris des représentants de la société civile et des élus. A titre d'exemple, le Conseil régional du tourisme (CRT) de Tanger-Tétouan opte pour le projet de la rénovation et restauration des arènes de la Plaza de Toros, dont la capacité est de 10.000 places, et ce en vue d'attirer un grand nombre de visiteurs, particulièrement les touristes espagnols encore très amoureux de la corrida. Mais, cette proposition semble ne pas plaire à toutes les parties, arguant que la tauromachie commence à disparaître dans certaines régions en Espagne. Et ce en réponse à l'appel à l'interdiction de cette pratique, lancé par des associations espagnoles de défense des animaux. Depuis sa fermeture définitive en 1971 au public, on ne cesse de parler de sa conversion pour accueillir nombre de projets dont un espace d'exposition et de tenues de grands foires internationales et un centre culturel. L'essentiel, pour les responsables de ce dossier, est que la nouvelle commission soit déjà opérationnelle et bien engagée pour faire aboutir ce projet.