Les soldats français et maliens ont pris lundi le contrôle de l'aéroport de la ville de Tombouctou, dans le nord du Mali, sans rencontrer de résistance, selon des sources militaires. "Nous contrôlons l'aéroport situé à environ 3 km de la ville de Tombouctou. Nous n'avons rencontré aucune résistance. Il n'y a aucun problème de sécurité en ville", a affirmé un officier supérieur de l'armée malienne. Les militaires ont opéré une manoeuvre conjointe, terrestre et aérienne, avec le largage de parachutistes, pour contrôler les accès de Tombouctou, ville située à 900 km au nord-est de Bamako, a précisé la même source. Tombouctou est tombée depuis près d'un an sous le contrôle de groupes armés islamistes. Un élément d'un groupe de reconnaissance de l'armée malienne a précisé que la ville n'était toutefois pas encore sous contrôle et a fait état de destructions opérées par les groupes armés. "Les troupes françaises et maliennes ne sont pas encore au centre-ville. Nous avons quelques éléments en ville, peu nombreux. Mais les islamistes ont fait des dégâts avant de partir. Ils ont brûlé des maisons et des manuscrits. Ils ont battu jusqu'au sang les populations qui manifestaient leur joie", a-t-il assuré. L'opération sur Tombouctou survient deux jours après la prise, lors d'une offensive éclair de Gao, plus importante ville du nord du Mali et un des bastions des combattants islamistes, à 1.200 km au nord-est de Bamako. A Tombouctou comme à Gao, d'intenses frappes aériennes ont précédé l'action des troupes au sol. Des soldats tchadiens et nigériens contrôlaient aussi lundi les villes de Ménaka et Anderamboukane (nord-est), près de la frontière avec le Niger, selon des sources militaires régionales. Plus de 6.000 soldats ouest-africains et tchadiens doivent à terme être déployés au Mali pour prendre le relais de l'armée française, mais leur déploiement est ralenti par de sérieux problèmes de financement et de logistique.