Nous sommes à Afourar. A. M n'a jamais quitté cette ville de la région de Tadla-Azilal, qui se situe à vingt-six kilomètres de Béni Mellal. Il y est né, y a vécu son enfance et son adolescence. Dans ses établissements scolaires, il a passé ses études primaires et deux ans aux classes secondaires avant d'être mis à la porte. En fait, il n'avait pas l'envie de poursuivre ses études et il a décidé de tout abandonner pour se consacrer à apprendre le métier de mécanicien. Les jours passaient et il grandissait. Il y a deux ans il était arrivé à son vingt-deuxième printemps. D'un adolescent apprenti, A. M est devenu un professionnel pour qui réparer une voiture est devenu un jeu d'enfant. Il gagnait dignement sa vie. Entre-temps, il est tombé amoureux d'une jeune fille qui demeurait pas loin de lui. Bref, elle était sa voisine du quartier. Elle est née adans le même quartier et y avait grandi. Toute la famille de A.M la connaissait et savait que cette fille jouissait d'une mauvaise réputation, du fait qu'elle a partagé le même lit avec plusieurs jeunes hommes du quartier. Mais peu importe pour A. M. Pour lui, le plus important que n'importe quoi était son amour pour elle. Il n'écoutait que son cœur. Son passé et tout le reste n'avait pas de valeur pour lui. Il s'en est tellement épris qu'il a décidé de l'épouser. Mais sa famille n'était pas de son avis, surtout son frère aîné, M. M, qui s'opposait fermement à ce mariage. Et comment pourrait-il en être autrement puisque la fille en question était sa bien-aimée. Pour lui, il s'agira d'un point noir qui souillera la famille. A maintes reprises il a demandé à son frère de renoncer à ce mariage, mais en vain. Lundi 21 janvier. Le frère aîné, M. M, a décidé de mettre fin à ce qu'il a considéré comme une mascarade. Il s'est armé d'un couteau et s'est tenu devant son frère. Il l'a sollicité de rompre avec sa bien-aimée et de ne plus penser au mariage avec elle. Peine perdue, puisque exaspéré par l'attitude de son frère, M. M lui assène un coup de couteau. Ce dernier est tombé par terre et M. M a pris la poudre d'escampette. Seulement, il a été arrêté le lendemain, mardi 22 janvier, tout près de chez lui. A ce moment, A. M était déjà à la morgue corps sans âme.