Le ministère de l'éducation nationale (MEN) et le British Council ont organisé, mardi à Rabat, une conférence sur l'évaluation des systèmes éducatifs. La réunion qui s'est déroulée en présence de Clive Alderton, ambassadeur du Royaume-Uni, du secrétaire général du ministère, Youssef El Kasmi, de directeurs d'académies et d'inspecteurs de l'enseignement, a porté sur l'identification de la meilleure approche pour concevoir un outil d'évaluation spécifique au Maroc. Selon Youssef El Kasmi en effet, le système d'évaluation courant ne permet de jauger que le tiers environ du système marocain relativement individualisé du fait du référent culturel propre. Il a en outre considéré que la recherche d'une nouvelle approche a été rendue nécessaire par le fait que jusqu'ici la plupart des outils d'évaluation du système éducatif national lui ont été externes. En conséquence de quoi, il a considéré qu'il était temps d'évaluer le système de l'intérieur. «De doter le ministère d'une structure intégrée interne dont les attributions seraient de procéder à une évaluation globale du système», a précisé Mohamed Benchekroune, directeur à l'administration de la coopération internationale. Le secrétaire général du MEN a, en outre estimé que le but de la réunion est de passer en revue les différentes approches d'évaluation en cours dans certains pays de manière à en concevoir une qui soit adaptée à la spécificité marocaine. Réalité que certains intervenants ont mise en évidence en déclarant que les curricula (l'élaboration des manuels) conçus sur la base d'un référent propre – Islam, identité nationale…- peuvent difficilement être évalués selon des critères internationaux. Ils en ont tiré la conséquence que le nouveau système d'évaluation doit, tout en s'inspirant du benchmark le plus large, tenir compte de la spécificité nationale. Les organisateurs ont estimé que c'est justement le but de la conférence que de réaliser cette synthèse. Le secrétaire général du MEN a déclaré que le nouveau système qui sera élaboré sur le rapport des experts britanniques de la Curriculum Foundation chargée de l'audit du système éducatif marocain par le British Council à la demande du MEN est promis à remembrer les expertises parcellaires qui avaient cours auparavant. Qualifiée de principale faiblesse du système d'évaluation en cours, cette atomisation était la conséquence de la multiplicité des intervenants externes tels que l'Instance nationale de l'enseignement, la Cour des comptes et l'Inspection générale des finances. Elles étaient, en outre le corollaire du séquençage de l'évaluation au profit des inspections d'enseignement, des centres d'examen, des organismes chargés de l'élaboration des indicateurs statistiques… En sorte, ont conclu les organisateurs, que la priorité est de procéder au remembrement des évaluations «sectorielles» actuelles, probablement «au moyen de la création d'une structure transversale interne chargée de l'audit à tous les niveaux du système». L'urgence commande également de s'inspirer du modèle britannique réputé le «meilleur au monde». Peut-être parce que comme l'a dit un intervenant, «le corps des inspecteurs qui relève directement de la Reine a pouvoir de fermer les établissements dont le rendu est faible».