Le monde entier a découvert son visage le 19 janvier 2012 lorsque des policiers néo-zélandais armés, appuyés par des hélicoptères et aiguillés par les renseignements américains, l'ont délogé de sa somptueuse villa des environs d'Auckland. Un an, jour pour jour, après la fermeture de son site Megaupload, Kim Dotcom revient pour se venger. À 18h48 précises ce samedi (6h48 en Nouvelle-Zélande), le nabab du téléchargement sur Internet a lancé un nouveau service, Mega, qu'il veut cette fois totalement invulnérable. Kim Dotcom a appris de ses erreurs. L'épaisse enquête de deux ans conduite contre lui par le FBI et la justice américaine l'a accablé de preuves. Selon l'accusation, il avait parfaitement conscience que des centaines de milliers de films, de séries télévisées et de musiques étaient illégalement stockés sur ses serveurs et téléchargés par des internautes du monde entier. Cette activité aurait permis à son équipe d'amasser 175 millions de dollars, grâce à la vente d'abonnements et l'affichage de publicités. Le manque à gagner pour les ayants droit dépasserait 500 millions de dollars. Avec Mega, Kim Dotcom affirme qu'il lui sera techniquement impossible de surveiller les téléchargements. Les fichiers vont être encryptés avec un niveau militaire. À celui qui les charge de partager, ou non, une clé secrète permettant de les décoder, et d'endosser toute responsabilité juridique. Pour faire bonne figure, Mega multiplie les encouragements à respecter les droits d'auteur. Le site se présente par ailleurs comme un banal espace de stockage personnel, à la manière de Google Drive et de Dropbox. Chacun de ses membres disposera d'un espace gratuit de 50 Go, extensible grâce à des formules payantes. C'est dix à vingt fois plus que ses concurrents.