Depuis quelques années déjà, les consommateurs marocains l'auront remarqué : les rayons de supermarchés et étalages de magasins sont inondés de cosmétiques et produits d'hygiène importés. Parfums, shampoings, laits, lotions, mousses à raser, déodorants mais aussi couches pour bébé et autres produits similaires. Les produits importés ne sont pas tous de la même qualité. On y trouve de grandes marques internationales mais aussi et surtout des produits de très mauvaise qualité, du bas de gamme et du bon marché. En plus de la qualité douteuse de ces produits, et comme pour d'autres filières commerciales, la pratique de la sous-facturation à la douane est très largement répandue, ce qui permet aux importateurs de gagner sur plusieurs tableaux : payer moins de droits de douane mais aussi pouvoir proposer des prix imbattables. Depuis des années, les industriels marocains n'ont cessé de tirer la sonnette d'alarme en demandant aux pouvoirs publics de prendre les mesures qui s'imposent pour arrêter cette invasion malsaine et préjudiciable à l'industrie locale. Et dans cette industrie, il y a de grandes enseignes mondiales installées au Maroc telles que Procter & Gamble et Unilever. Dans la cosmétique, la marque marocaine par excellence, en l'occurrence Azbane, souffre elle aussi des importations massives. Et c'est probablement aussi ce qui a décidé l'administration marocaine à réagir pour tenter d'arrêter ou en tout cas de limiter les importations surtout celles de produits bon marché. Ainsi, depuis le 1er janvier 2013, pour pouvoir passer leurs marchandises en douane, les importateurs de produits cosmétiques et produits d'hygiène corporelle sont obligés de présenter deux documents obligatoires. Le premier consiste en un certificat d'enregistrement qu'ils doivent obtenir auprès de la Direction du médicament et de la pharmacie (DMP) relevant du ministère de la santé. Le deuxième document, lui, est une autorisation qui est délivrée par l'Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) relevant du ministère de l'agriculture. Selon des sources bien informées, ces mesures ont certes été mises en place de manière transitoire et ce jusqu'au 31 mars 2013. Mais elles seront probablement reconduites pour une durée plus longue. En tout cas, les industriels ne comptent pas lâcher prise. Depuis plusieurs mois, notamment, la Fédération de la chimie et parachimie a multiplié ses rencontres et réunions avec l'administration pour la sensibiliser au fléau. Maintenant, il reste un autre grand problème à régler : la contrebande. Mais ça, c'est une autre paire de manches !