Depuis la création de la marque Jaguar, Sir William Lyons prenait plaisir à multiplier les surprises. Lorsqu'elle est apparue en 1961, la Type E était une petite révolution. Plébiscitée pour ses multiples qualités, elle va rapidement prendre une grande place dans le petit monde des automobiles sportives. En 2011, la superbe Type E fête ses 50 ans. Retour sur l'histoire et les évolutions d'un modèle qui a marqué le monde automobile. C'est au Salon de Genève de 1961 que la toute nouvelle Jaguar Type E a été présentée. En rupture totale avec le style grand tourisme habituel de la marque, elle a d'emblée fait sensation. Dans les années 60, le public pouvait reprocher à Jaguar de ne pas s'inspirer des carrosseries de ses modèles de courses sur ses autos de série. Mais ce n'était plus le cas de la Type E qui s'est fortement imprégnée de la Type D. Totalement nouvelle et différente elle disposait d'une caisse autoporteuse, malgré la présence du caisson tubulaire sous le capot. Elle disposait également de 4 roues indépendantes équipées chacune de son frein à disque. «Inboard» à l'arrière, les disques de freins se retrouvaient au centre de l'auto, de part et d'autre du différentiel. La place dégagée permettait d'intégrer 4 amortisseurs, ce qui offrait à la Type E une suspension arrière inédite, et qui lui a valu longtemps des éloges en matière de tenue de route. Lancée donc en 1961, la première génération est toujours recherchée par les collectionneurs. Elle se distinguait notamment par les globes sur les phares qui lui donnaient un très bel effet, en plus de plusieurs signes distinctifs des plus glamours. A l'intérieur, les petits sièges baquets manquaient de réglages mais pouvaient se vanter d'avoir un design attirant. Travaillé à la main, le tableau de bord et ses boutons «type aviation» profitait d'une superbe couverture en alu bouchonné. Dès 1964, des sièges inclinables beaucoup plus confortables ont été installés et le tableau de bord a perdu son aluminium au profit du vinyle. Soucieuse de plaire à un public plus large et ciblant notamment les familles, la Type E s'est allongée pour offrir 4 places. Pour la seconde génération apparue dès 1968, les bulles de phares ont été abandonnées. Les pare-chocs ont été agrandis, dans le but notamment de plaire au marché américain. Pour éviter les problèmes de surchauffe de la première génération, le capot de la nouvelle Type E a reçu une ouverture plus prononcée. Avec l'adoption d'un énorme radiateur et de deux ventilateurs, l'auto est beaucoup plus à son aise dans les grandes villes. Série 3 (1970 – 1975) La Type E reçoit le gros V12 de 5.3L. Rebelote pour le manque de refroidissement qui malgré une calandre sans cesse agrandie (et pas embellie) ne sera jamais suffisant. Elle sera uniquement disponible en 2+2. La boîte auto nécessitant un peu de place, seul l'empâtement long est utilisable. Les freins sont des Girling ventilés. En 1974, les coupés sportifs sont modernes et «carrés». La Type E fait un peu désuète et une remplaçante serait la bienvenue. Le V12 est difficile d'entretien et Jaguar va entrer dans une période jalonnée de problèmes de fiabilité. La toute nouvelle XJS pointe le bout de son nez en 1975. Très différente dans le style, elle ne convaincra pas la même clientèle et «laissera sur la route» de nombreux passionnés déçus. Basée sur un châssis d'XJ, cette dernière n'aura plus grand-chose de sportif et se contentera de jouer les coupés cossus. Jamais vraiment remplacée, la Type E restera un symbole dans le cœur des amateurs. On se rappellera longtemps le «feu d'artifice» qu'avait été sa sortie et une formidable GT qui dispose encore de performances très actuelles. Pour fêter l'événement des 50 ans, plusieurs propriétaires de Type E se sont réunis à l'occasion du Silverstone Classic 2011 sur le circuit du même nom. La fête s'est déroulée du 22 au 24 juillet 2011 où plus de 1.000 unités ont été rassemblées.