La résorption de la problématique de l'habitat menaçant ruine nécessite un budget de 10 milliards de dirhams, a fait savoir lundi le ministre chargé de l'Habitat, de l'urbanisme et de la politique de la ville, Nabil Benabdellah. En réponse à une question des groupes du parti Authenticité et Modernité (PAM), du Rassemblement national des indépendants et du groupe socialiste à la chambre des Représentants, M. Benabdellah a indiqué que le Fonds de solidarité pour le logement dont les compétences ont été élargies pour agir contre le phénomène de l'habitat menaçant ruine est doté, dans les meilleurs des cas, de 2 à 2,5 milliards de DH consacrés à la lutte contre les bidonvilles et à la restructuration de certains quartiers. Au-delà des obstacles d'ordre financier, le ministre a évoqué les dysfonctionnements relatifs particulièrement à la gouvernance et à la non-application des décisions d'évacuation d'édifices menaçant ruine. Ces dysfonctionnements trouvent également leur fondement dans l'ambiguïté entourant la situation de l'immobilier, a-t-il ajouté précisant que la lutte contre ce phénomène requiert une convergence entre les programmes des départements et instances concernés et la mise en place de programmes de modernisation urbaine dans les périphéries des villes. Pour le ministre, il est tout aussi impératif de focaliser les efforts sur les zones classées dangereuses, dont la population s'élève à quelque 100.000 ménages. Il a enfin rappelé que l'habitat menaçant ruine touche 31 villes et 740 mille ménages, soit 4,5 % de la population urbaine, précisant que 44 accords ont été conclus pour remédier la situation de 44 mille familles.