Baptême de feu pour la Haute commission de concertation sur le dialogue social. La première réunion a eu lieu vendredi dernier à Rabat, regroupant les centrales syndicales les plus représentatives, le patronat et le gouvernement. Seulement voilà, les syndicats ne semblent pas du tout satisfaits des résultats de ladite rencontre. «Nous n'avons senti aucune amélioration par rapport aux réunions précédentes du dialogue social avec le gouvernement. Le même scénario de la dernière réunion du 2 septembre 2012 s'est d'ailleurs répété puisqu'il n'y a pas de nouveau en ce qui concerne les dossiers toujours en suspens», affirme Abdelhamid Fatihi, secrétaire général adjoint de la FDT (Fédération démocratique du travail). Et de poursuivre : «Le chef de gouvernement a de nouveau demandé aux syndicats de lui transmettre leurs dossiers revendicatifs, ce qui a déjà été fait par les différentes centrales syndicales». Pourtant, les espoirs étaient grands après l'annonce de la création de la Haute commission de concertation à l'initiative du chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane. Les travaux de la première réunion se sont ainsi limités à l'examen de la méthodologie de la négociation et l'échéancier des pourparlers autour des grands chantiers mentionnés structurant tel que la réforme de la Caisse de compensation, la réforme des caisses de retraite et la refonte du statut général de la fonction publique. Il faut dire que le gouvernement était présent en force. Outre le numéro un de l'Exécutif, cinq ministres ont pris part à la réunion, en l'occurrence Abdellah Baha, ministre d'Etat, Mohand Laenser, ministre de l'Intérieur, Abdelouahed Souhail, ministre de l'emploi et de la formation professionnelle, Abdelâdim El Guerrouj, ministre de la fonction publique et de la modernisation de l'administration, Abdessamad Qayouh, ministre de l'artisanat. Une source syndicale présente sur place a confié à ALM que bien que la question des réformes ait été soulevée, aucun agenda clair n'a pas été discuté ou même annoncé. De son côté, le ministre de l'emploi et de la formation professionnelle a indiqué que cette première réunion est une occasion de présenter aux partenaires sociaux la démarche du gouvernement concernant le dialogue social, avec une attention particulière au volet législatif, aussi bien les lois en cours d'approbation ou ceux en rapport avec la mise en œuvre des dispositions constitutionnelles. La présidente de la CGEM (Confédération générale des entreprises du Maroc) a déclaré, pour sa part, que cette première réunion est une opportunité pour répondre aux aspirations aussi bien de la classe ouvrière que les entreprises. Si le secrétaire général de l'UNTM (proche du PJD, chef de file de la majorité gouvernementale) Mohamed Yatim, s'est réjoui de la tenue de la réunion qui constitue, selon lui, un événement, les autres syndicats ont affiché une certaine impatience de voir le gouvernement répondre à leurs revendications. Dans ce sens, le secrétaire général de l'UMT, Miloudi El Moukharik, a fait savoir que la classe ouvrière attend des décisions cruciales pour l'amélioration des conditions socio-économiques, notant que le souci majeur de son syndicat est l'amélioration des conditions de vie et de travail des salariés en cette période marquée par le renchérissement des prix et la faiblesse du pouvoir d'achat. A noter enfin que le chef de gouvernement devra rencontrer de nouveau vers la fin de ce mois les centrales syndicales dans le cadre de la commission nationale sur la réforme des caisses de retraite.