Amr Moussa, le secrétaire général de la Ligue arabe est arrivé dimanche en Libye où il doit discuter avec Mouammar Kadhafi de ses menaces du retrait libyen de l'organisation. L'avion de M. Moussa a atterri à Syrte, dans l'Est du pays, où séjourne le dirigeant libyen et avec lequel il doit s'entretenir des «développements dans le monde arabe et des initiatives de paix au Proche-Orient». Un diplomate auprès de l'organisation panarabe au Caire a indiqué que Amr Moussa «se rend d'urgence en Libye pour contenir la situation à la suite des menaces proférées par le dirigeant libyen de retirer son pays de la Ligue arabe». Dans un discours devant la session annuelle du Congrès général populaire (CGP, Parlement), qui coïncide cette année avec le 25-ème anniversaire de la proclamation de la Jamahiriya libyenne, Mouammar Kadhafi a demandé d'examiner le retrait de la Libye de la Ligue, qui selon lui a échoué sur le dossier palestinien. «Si la décision m'appartenait, la Libye quitterait dès maintenant la Ligue arabe», a-t-il dit. La presse libyenne reprenait dimanche les critiques du colonel Kadhafi, qui a, par ailleurs, qualifié d'«inopportun» le temps de la proposition du Prince Abdallah d'Arabie Saoudite, laquelle est selon lui de nature à «affaiblir la position de Riyad dans le monde islamique». Le Prince héritier saoudien Abdallah a proposé une normalisation entre Israël et les pays arabes en échange du retrait israélien des territoires occupés pendant la Guerre des six jours en 1967. «Les propositions de l'Arabie Saoudite ne changeraient rien car la reconnaissance d'Israël n'apporterait rien, mais placerait les Arabes à la merci des Israéliens», a estimé M. Kadhafi. Le dirigeant libyen a annoncé, par ailleurs, un plan de paix au Proche-Orient prévoyant la reconnaissance d'Israël par les pays arabes à trois conditions, dont le droit au retour des réfugiés palestiniens. «J'ai promis aux gens un résumé du +Livre Blanc+ relatif au conflit au Proche-Orient», a déclaré le colonel Kadhafi, faisant ainsi référence à son projet présenté pour la première fois lors d'une séance à huis clos au sommet arabe d'Amman en mars 2001, mais jamais rendu public.