La forte concurrence à laquelle se livre les sociétés de crédit les conduira certainement à accélérer le mouvement de rapprochement. Le mouvement de concentration dans le secteur du crédit à la consommation est, en grande partie, attribuable à la forte concurrence qui oblige les financières à s'adapter pour demeurer compétitives. Les raisons de ces rapprochements reposent principalement sur la recherche d'une taille critique et d'un pouvoir de marché, de l'efficacité et d'économie d'échelle. Certains facteurs accentuent aussi les pressions en faveur de la concentration : la dégradation de la situation du marché de crédit à la consommation suite à la montée des risques financiers et la contraction des marges d'intermédiation ainsi que les baisses de la productivité et de la rentabilité. La concurrence exacerbée que se livrent ces entités financières est due, essentiellement, à leur surnombre ainsi qu'à des distorsions de concurrence. Ceux-ci concernent le coût des matières premières (le taux d'intérêt et la monnaie) et l'étendue du réseau commercial qui, au sein du paysage financier national, sont conditionnés par l'appartenance ou non à un groupe bancaire. La faible rentabilité qui en découle, trouve sa justification, hormis les corrections successives du TEG (Taux effectif global), dans la survivance d'établissements en petite santé, non adossées à des établissements bancaires et incapables ainsi de se restructurer. Puisque le coût de toute cessation d'activité est élevé, quelques entités préfèrent poursuivre leurs activités même à perte ou avec un équilibre précaire. Faut-il alors délaisser complètement des entités du secteur qui éprouvent de profondes difficultés à se restructurer et qui en termes de rentabilité se prêtent mal à la comparaison ? Malgré le caractère visiblement structurel de la crise, quelques espoirs viennent éclaircir le tableau. La concentration a en effet débuté. Elle s'opère par des cessions de participations détenues par des entités non bancaires, dans les sociétés de crédit à la consommation à des établissements financiers bancaires. Cette concentration, qui réduira une offre anarchique et disparate, contribuera, certainement, à amoindrir le degré de concurrence dans le secteur. La cession par le groupe ONA de sa participation dans la financière Eqdom à la Société Générale devra accélérer ce mouvement de concentration. Cette opération qui intervient dans un contexte de plus en plus concurrentiel pour la financière, lui permettra, concrètement, de disposer d'un large réseau commercial, de bénéficier du savoir faire financier de l'établissement bancaire, de profiter de capitaux à moindre coût pour poursuivre sa restructuration et relancer ainsi sa croissance.